C'est ce qu'estime l'opposition, qui dénonce un "climat d'insécurité générale". Un premier tour "transparent...
C'est ce qu'estime l'opposition, qui dénonce un "climat d'insécurité générale".
Un premier tour "transparent, libre, apaisé" de l'élection présidentielle dimanche au Sénégal est "impossible" en raison d'un "climat d'insécurité générale", a affirmé jeudi 23 février l'opposition. (c) Afp
L'opposition a estimé jeudi 23 février que le "climat d'insécurité générale" au Sénégal rendait impossible le premier tour de la présidentielle dimanche, alors que le camp présidentiel, mais aussi la communauté internationale, rejette toute idée de report.
Alors que la campagne touche à sa fin, le Mouvement du 23 juin (M23, partis d'opposition et organisations de la société civile), a estimé que "les dérives d'une gravité extrême" et le "climat d'insécurité générale et accélérée (...) rendent impossible la tenue d'un scrutin transparent, libre, apaisé et fondé sur le respect de la Constitution".
Il "attire l'attention (...) sur la présence d'agents provocateurs" du président sortant Abdoulaye Wade, candidat à sa succession, "qui terrorisent manifestants, populations et leaders politiques et de la société civile, notamment par un harcèlement constant des personnalités du M23 et de leurs familles".
Outre la violence, le M23 dénonce les "graves dysfonctionnements des institutions de régulation" de l'élection que sont le Conseil constitutionnel et la Commission électorale nationale autonome (Céna), qui "ne permettent pas la tenue d'un scrutin libre, sincère et transparent".
L'opposition divisée
Le M23 n'a cependant pas explicitement appelé dans ce communiqué à un report du scrutin, cette question faisant encore débat dans l'opposition.
Plusieurs candidats, tels que Cheikh Tidiane Gadio, CheikhBamba Dièye et Ibrahima Fall, sont favorables à un report en raison de "la situation quasi-insurrectionnelle" dans le pays, selon les mots d'Ibrahima Fall.
Mais d'autres, également membres du M23, s'y opposent, poursuivant leur campagne entamée le 5 février jusqu'au dernier jour vendredi, déterminés à participer au vote de dimanche.
Parmi eux, deux anciens Premier ministres de Wade: Macky Sall etMoustapha Niasse, ainsi que le leader du Parti socialiste (PS), Ousmane Tanor Dieng.
"Peur de perdre"
Pour sa part, le camp présidentiel, qui martèle qu'Abdoulaye Wade gagnera dès le premier tour, rejette catégoriquement toute idée de report en accusant ceux qui le réclament "de ne pas être prêts", d'avoir "peur de perdre".
La communauté internationale, ONU, Etats-Unis et Union européenne en tête, a de son côté lancé un appel à tous les acteurs politiques au Sénégal pour qu'ils encouragent la participation des électeurs à un scrutin libre et transparent, et sans violences.
L'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, chef des observateurs de l'Union africaine (UA), poursuivait quant à lui ses rencontres avec les acteurs politiques du pays après s'être déjà entretenu avec plusieurs d'entre eux mercredi, dont le président Wade. Rien n'a filtré de leur entretien.
Plusieurs candidats d'opposition ont fait part à Olusegun Obasanjo de leur revendication commune: le retrait de la candidature du président sortant qui brigue un nouveau mandat à 85 ans, dont douze au pouvoir.
Jeudi, Olusegun Obasanjo a rencontré M. Tanor Dieng et le célèbre chanteur Youssou Ndour dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel.
Olusegun Obasanjo est là comme observateur, mais aussi pour "une mission de paix" et éviter que le Sénégal n'aille "vers le précipice de la violence", selon l'UA. Les violences liées à la candidature d'Abdoulaye Wade ont fait depuis fin janvier au moins Olusegun six morts et des dizaines de blessés.
Une partie de ces violences ont eu lieu aux alentours de la Place de l'Indépendance en centre-ville, où les manifestations sont interdites, mais où tentent quand même de se rendre depuis dix jours des candidats d'opposition et leurs partisans.
Jeudi en fin d'après-midi, selon un scénario devenu quotidien, la place s'est vidée, les rues et avenues y accédant étant bouclées par les policiers anti-émeutes, mais aucun affrontement n'a opposé les forces de l'ordre et les manifestants, qui réclamaient le départ du président Wade.
Source : Le nouvel observateur
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