Emmauel Roux mène une mission à Mayotte depuis 2010. (Photo WILLIAM TRUFFY) A Mayotte, le paysage universitaire s'apprête à franchir un ...
A Mayotte, le paysage universitaire s'apprête à franchir un nouveau cap et l'ombre d'Unîmes, la plus petite université de France, plane sur ce changement. Depuis dix-huit mois, Emmanuel Roux, vice-président de l'université nîmoise, secteur administration et finances, est chargé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche d'élaborer la nouvelle structure et de définir les formations sur cette île de l'océan Indien, département français d'outre-mer.
En décembre, Emmanuel Roux est même devenu l'administrateur provisoire du nouveau CUFR (centre universitaire de formation et de recherche) de Mayotte, qu'il gère depuis son bureau du site Vauban à Nîmes et lors de ses déplacements réguliers au ministère à Paris.
Lui qui a débuté sa carrière à l'île de La Réunion avant de rejoindre l'antenne universitaire nîmoise, alors dirigée par Philippe Berta mais toujours sous la tutelle de Montpellier, qu'il a vu grandir et se développer jusqu'à son autonomie, a pris la proposition comme une expérience et, surtout, comme une reconnaissance du travail réalisé par l'équipe du président Marignan à Unîmes. "J'ai trouvé le pari intéressant. C'est une réelle opportunité de travailler sur ce projet, d'abord pour les Mahorais pour qui les besoins sont évidents - la moyenne d'âge est de 17 ans sur cette île, NDLR -, déclare ce spécialiste du droit public, mais aussi pour Nîmes. Depuis 2007, nous avons su créer une nouvelle dynamique à Nîmes. Il y avait tout à faire et nous avons montré qu'on était capable d'obtenir les compétences élargies."
Emmanuel Roux : "Un pari intéressant"
Jusqu'à présent, à Mayotte, existait "un embryon de vie universitaire", explique Emmanuel Roux, qui s'est rendu à plusieurs reprises sur place. "Tout ce que j'ai vécu à Nîmes, j'ai pu le mettre au service de Mayotte, j'ai étudié toutes les possibilités et le choix qui me semble le plus cohérent est celui d'un centre universitaire qui peut s'appuyer sur d'autres universités françaises, celle de La Réunion et celles de la métropole."
Reçu en juin au palais de l'Élysée, Emmanuel Roux avait assez vite su convaincre les décideurs. Le projet atteint aujourd'hui la phase finale. D'ici à six mois, la structure devra être pérenne et un directoire mis en place pour la rentrée de septembre. Des licences devraient rapidement voir le jour dans les départements lettres, sciences, droits et la formation des enseignants. Emmanuel Roux imagine aussi, à plus long terme, des licences professionnalisantes, là encore en se basant sur Unîmes, qui en a fait sa spécialité. Cette impulsion permet à d'autres Nîmois de participer au projet, telle Nathalie Gauthey, responsable de l'informatique à Unîmes, qui pilote l'installation à Mayotte avec les moyens du bord comme par exemple l'absence pour le moment du haut-débit sur l'île...
Midi libre
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