Téhéran a suspendu ce mercredi ses exportations de pétrole vers six pays européens, dont la France et la Grèce, rapporte la chaîne iranienn...
Téhéran a suspendu ce mercredi ses exportations de pétrole vers six pays européens, dont la France et la Grèce, rapporte la chaîne iranienne en langue anglaise Press TV. Crédits photo : Vahid Salemi/AP.
La réaction des marchés pétroliers a été immédiate. Le baril de brent a grimpé de 2 dollars en quelques minutes avant de retomber. Après avoir parlé de suspension immédiate, Téhéran se contente de menacer.
La confusion aura suffi à faire flamber le pétrole en quelques minutes. Le brent est passé de 118 dollars à 120 dollars mercredi à 13h30 alors que les agences de presse, citant la chaîne de télévision iranienne Press TV évoquaient une suspension immédiate des ventes de pétrole iranien à six pays européens dont la France, la Grèce, l'Italie et l'Espagne.
Finalement, selon la chaîne Al-Alam, Téhéran a seulement «averti» qu'il pourrait interrompre ses ventes, en représailles à l'embargo décidé le 23 janvier par l'Union européenne (UE). Mais il ne le fera pas «pour l'instant pour des raisons humanitaires et à cause du froid», a poursuivi Al-Alam. Six ambassadeurs européens ont été reçus par le directeur pour l'Europe occidentale du ministère des Affaires étrangères, Hassan Tajik qui leur a affirmé que son pays avait trouvé «d'autres acheteurs». À 14h30, le baril de brent coté à Londres était retombé autour de 118,40 dollars. En grimpant quelques instants à 120 dollars, le baril a retrouvé un niveau atteint l'été dernier, proche également des sommets décrochés début 2011 au début de la guerre de Libye.
Embargo sans précédent de l'UE
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont adopté le 23 janvier dernierune série de nouvelles sanctions économiques contre l'Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire militaire. Un embargo «progressif» sur les importations de pétrole iranien a ainsi été décidé. Le texteprévoit que les contrats en vigueur peuvent être mis en œuvre jusqu'au 1er juillet. Un délai obtenu à la demande des pays européens les plus dépendants au brut iranien, à commencer par la Grèce, qui achète 30% de son pétrole au régime des Mollah, suivie par l'Italie (13%) et l'Espagne (12%). Les vingt-Sept ont mis des semaines à s'accorder sur ce régime de sanction. La France pour sa part n'achète qu'environ 3% de son or noir à l'Iran.
Le caractère progressif de l'embargo devait permettre aux pays européens de compenser les pertes anticipées par des fournitures essentiellement assurées par l'Arabie saoudite qui s'est engagée à pomper davantage de brut. Même si Téhéran, contrairement aux déclarations de ses dirigeants, n'est pas assuré de vendre à ses clients asiatiques le pétrole qui serait boudé par l'Europe, le régime islamiste veut profiter à court terme des hausses de rentrées financières engendrées par chaqueflambée des cours. Et peut-être de divisions entre ses clients plus ou moins vulnérables. Source : le figaro
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