La nuit a été plus calme au Chaudron par rapport au début de la semaine. Crédits photo : RICHARD BOUHET/AFP INFOGRAPHIE - Une ba...
La nuit a été plus calme au Chaudron par rapport au début de la semaine. Crédits photo : RICHARD BOUHET/AFP |
INFOGRAPHIE - Une baisse de l'essence et de l'électricité a été décidée pour mettre fin aux émeutes.
Les prix de l'essence et de l'électricité pour les bas revenus vont baisser à La Réunion, et ceux de 40 produits de première nécessité vont au moins être gelés à partir du 1er mars grâce à l'effort des collectivités locales, a indiqué vendredi le préfet, Michel Lalande. Une série de mesures prises après une table ronde de cinq heures et demie rassemblant autour de lui les présidents des assemblées locales, des chambres consulaires, les représentants des associations de consommateurs, des compagnies pétrolières et des professionnels de la route. Tous les participants à la table ronde ont enfin lancé un «appel solennel» au calme à la population.
Pillages et jets de pierres
Intervenant après trois nuits consécutives d'émeutes, cette réunion avait en effet pour but de calmer les violences. Les troubles, qui ont secoué l'île depuis mardi, s'étaient étendus dans la nuit de jeudi à vendredi, mais en baissant en intensité. Jusque-là circonscrites au quartier du Chaudron de Saint-Denis, puis à la ville du Port, les violences se sont propagées dans une dizaine d'autres villes du sud et de l'est du département, notamment Saint-Louis, Saint-André et Saint-Benoît, où un gendarme a été sérieusement blessé par un cocktail Molotov reçu au visage. Au total, 76 personnes ont été interpellées et 9 policiers ont été blessés. Une vingtaine de commerces ou bâtiments publics ont été dégradés, dont deux pharmacies pillées. Ces derniers jours, le scénario des violences a bien souvent été le même. Des groupes de 50 à 100 jeunes, souvent mineurs, ont investi le centre-ville, mis le feu aux poubelles et dégradé le mobilier urbain afin d'attirer les forces de l'ordre qu'ils arrosent de jets de pierre. Ces derniers ont alors répliqué par des grenades lacrymogènes.
Le directeur du cabinet du préfet de la Réunion, Benoît Hubert, a souligné la fermeté des peines prononcées jeudi après-midi par la justice. Quatre jeunes arrêtés lors des pillages ont écopé de peines allant de six mois à deux ans de prison ferme, assortis d'un mandat de dépôt à l'audience. Deux autres jeunes ont été maintenus en détention provisoire en attendant leur comparution.
Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, s'est insurgé vendredi contre des violences qu'il juge «absolument inacceptables», ajoutant qu'elles ne «vont pas permettre de régler les problèmes». Les partis de gauche continuent, pour leur part, à réclamer une aide exceptionnelle de l'État, le Parti communiste réunionnais revendiquant une «prime de vie chère de 200 euros mensuels» provisoire, et le Parti socialiste un «panier de la ménagère au prix métropole».
«Il y a un travail important qui est fait avec la grande distribution, comme il a déjà été fait aux Antilles, pour faire en sorte que les paniers de produits qui sont particulièrement utiles pour les familles puissent faire l'objet de baisses de prix», a indiqué Claude Guéant. Le ministre a par ailleurs affirmé que le coût de l'essence était «à la Réunion, inférieur à celui qu'il est en métropole». Source : lefigaro.fr
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