Par Sylvain MORNET - L'équipe zambienne tentera dimanche, lors de la finale de la Coupe d'Afrique des nations, d'entrer dans ...
L'équipe zambienne tentera dimanche, lors de la finale de la Coupe d'Afrique des nations, d'entrer dans l'Histoire en remportant pour la première fois cette compétition à Libreville (Gabon), là où 19 ans plus tôt un drame frappa les "Chipolopolos".
Le souvenir est tenace, indissociable du parcours de la Zambie dans cette 28e Coupe d'Afrique des nations, organisée au Gabon et en Guinée Equatoriale.
Le 27 avril 1993, au large de la capitale gabonaise Libreville, un aéronef militaire en mauvais état vole en direction du Sénégal, où doit se tenir un match des éliminatoires de la Coupe du Monde 1994. A son bord, dix-huit membres de la sélection nationale zambienne : une génération dorée, arrivée troisième de la CAN 1990 et quart de finaliste en 1992.
Peu après le décollage de Libreville, l'avion s'écrase dans le quartier de La Sablière. Toute l'équipe zambienne périt. Seul un homme, Kalusha Bwalya, à l'époque capitaine et sélectionneur, actuellement président de la Fédération zambienne de football, échappe au drame. Bwalya, qui doit rejoindre ses coéquipiers à partir de l'Europe, joue au moment des faits pour le club néerlandais du PSV Eindhoven.
"Pas une coïncidence"
Depuis cette date, jamais les "Chipolopolos" n'avaient refoulé le sol gabonais. Autant dire que l'émotion était saisissante jeudi à l'arrivée de la délégation zambienne à La Sablière, quelques heures seulement après son atterrissage à Libreville en provenance de Bata (Guinée Equatoriale).
La cérémonie de recueillement et les prières des joueurs zambiens adressées à leurs glorieux aînés contrastaient avec les scènes de joie et d'euphorie de la veille au stade de Bata, quand, à la nuit tombée, l'équipe zambienne a acquis, pour la troisième fois de son histoire, une qualification pour la finale de la Coupe d'Afrique des nations aux dépens du Ghana (1-0).
Une victoire surprise face à l'un des grands favoris de la compétition qui ressemble, pour certains, à un signe : "Ce n'est pas une coïncidence de se retrouver ici", affirmait Kalusha Bwalya lors du discours qu'il a prononcé, jeudi, en hommage à ses anciens coéquipiers. "En 1993, les Chipolopolos sont venus dans cette ville pour tenir une promesse. Ils n'ont pas réussi, mais ont donné leur vie pour une noble cause : le rêve d'apporter la gloire à leur pays, la Zambie. C'est la même cause qui nous a amenés ici. La seule différence, c'est que nous sommes vivants alors que mes anciens partenaires ne sont plus là. Mais leurs rêves sont désormais les nôtres."
Un rêve ultime qui passe par une victoire en finale de la Coupe d'Afrique des nations, ce dimanche à Libreville, face à la Côte d'Ivoire. Les Ivoiriens partent favoris, mais l'équipe de l'entraîneur français Hervé Renard n'a que faire des pronostics, elle qui a déjà écarté au cours de cette CAN le Sénégal et le Ghana.
Les Chipolopolos sont des outsiders : un statut qui ne les empêchera pas d'avoir la volonté d'inscrire définitivement le nom de la Zambie dans ce lieu chargé d'Histoire. Source : France24
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