Par Dépêche - Le pouvoir iranien a annoncé, ce mercredi, de très importantes avancées dans son programme nucléaire, tout en assurant les ...
AFP - L'Iran a annoncé mercredi de nouvelles avancées majeures dans son programme nucléaire avec la mise au point de centrifugeuses plus performantes et la production de combustible enrichi à 20%, tout en se disant prêt à reprendre les négociations avec les grandes puissances.
La télévision iranienne a diffusé en direct les images de l'introduction d'une barre de combustible nucléaire à 20% "fabriqué localement", dans le coeur du réacteur de recherche de Téhéran.
La cérémonie s'est déroulée en présence du président Mahmoud Ahmadinejad mais aussi des familles de plusieurs scientifiques nucléaires assassinés, selon Téhéran, par les services de renseignements américains et israéliens.
Le président Mahmoud Ahmadinejad a annoncé par ailleurs, dans un discours en direct à la télévision d'Etat, que 3.000 nouvelles centrifugeuses avaient été mises en activité sur son principal site d'enrichissement de Natanz (centre).
"Quelque 6.000 centrifugeuses étaient en activité, 3.000 nouvelles y ont été ajoutées, portant leur nombre total à 9.000", a-t-il déclaré.
En ayant réussi à produire son propre combustible nucléaire à 20% pour le réacteur de Téhéran qui produits des isotopes pour les malades du cancer -alors que plusieurs dirigeants européens avaient mis en cause ses capacités technologiques- Téhéran démontre sa maîtrise de la technologie nucléaire.
En 2009, les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) avaient proposé sans succès que l'Iran remette ses stocks d'uranium à 3,5% pour obtenir en contrepartie de Moscou et de Paris du combustible à 20% pour son réacteur de recherche.
Une nouvelle formule d'échange impliquant la Turquie et le Brésil avait été rejetée quelques mois plus tard par les pays occidentaux.
Dans le même temps, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Fereydoun Abbassi Davani, a annoncé la fabrication d'une nouvelle génération de centrifugeuses trois fois plus performantes.
"Aujourd'hui, nous assistons à la mise en activité de la première cascade de 164 de ces nouvelles centrifugeuses à Natanz, qui ont une capacité d'enrichissement trois plus importante" que les actuelles machines, a déclaré Fereydoun Abbassi Davani. "C'est une réponse forte à tous les sabotages menés par les Occidentaux", a-t-il ajouté.
L'Iran possède actuellement quelque 8.000 centrifugeuses de première génération sur son site d'enrichissement d'uranium à Natanz, où il produit chaque mois près de 150 kilogrammes d'uranium enrichi à 3,5%, selon le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Selon ce rapport, l'Iran avait produit en novembre dernier 4.922 kilogrammes d'uranium à 3,5%.
L'Iran a transféré ses activités d'enrichissement à 20% à Fordo (150 km au sud-ouest de Téhéran), dans un site souterrain difficile à détruire par des frappes militaires.
L'uranium enrichi à moins de 20% est utilisé uniquement à des fins civiles, mais si l'enrichissement est poussé à plus de 90%, il peut servir à fabriquer l'arme atomique.
L'enrichissement d'uranium est au coeur du conflit opposant depuis plusieurs années l'Iran à la communauté internationale, qui craint que le programme nucléaire iranien n'ait des objectifs militaires en dépit des dénégations répétées de Téhéran.
Ces annonces interviennent alors que l'Iran et le groupe 5+1 doivent reprendre leurs négociations nucléaires.
Le négociateur en chef iranien sur le dossier nucléaire, Saïd Jalili, a répondu à une lettre d'octobre dernier de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en faveur d'une reprise des négociations avec le groupe 5+1, selon la chaîne iranienne Al-Alam en langue arabe.
"La lettre de Saïd Jalili a été remise au bureau de Catherine Ashton, accueillant favorablement la disponibilité du groupe 5+1 pour un retour aux négociations afin de faire des avancées fondamentales vers plus de coopération", selon la chaîne.
"Le succès des discussions est liée à une attitude constructive du groupe 5+1 à l'égard des initiatives de l'Iran", a ajouté M. Jalili.
Le Conseil de sécurité a déjà voté six résolutions, dont quatre assorties de sanctions, pour contraindre les Iraniens à suspendre l'enrichissement.
Mais contrairement aux pays occidentaux, qui ont imposé de nouvelles sanctions contre l'Iran, la Russie et la Chine s'y opposent et prônent le règlement de la crise par le dialogue. Source : France24
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