POLÉMIQUE – Selon l'hebdomadaire «Marianne», des sociétés d'un proche de la Première dame auraient touché des fonds «en marge de la...
POLÉMIQUE – Selon l'hebdomadaire «Marianne», des sociétés d'un proche de la Première dame auraient touché des fonds «en marge de la légalité»...
Carla Bruni-Sarkozy lors de la fête de Noël organisée à l'Elysée, le 14 décembre 2011. |
Carla Bruni-Sarkozy au cœur d’un scandale? L’hebdomadaire Marianne, à paraître ce samedi, avance que l'épouse du chef de l'Etat aurait usé de son influence pour faire verser des fonds «en marge de la légalité, et sans appel d'offres» à plusieurs sociétés d'un de ses proches.
Selon le journal, 3,5 millions de dollars ont ainsi bénéficié aux sociétés du musicien et chef d'entreprise Julien Civange, qui serait le principal conseiller de Carla Bruni pour sa fondation - créée en 2009 pour lutter contre l'illettrisme et le sida - et aurait un bureau à l'Élysée.
Des règles «très strictes» ont été respectées, assure le Fonds
Le Fonds mondial de lutte contre le sida a jugé «inexact» et «biaisé» cet article. Dans un communiqué, il indique qu'une aide de 2,8 millions de dollars a bien été versée en France pour une campagne «Born HIV Free» [Né sans le VIH] visant à sensibiliser l'opinion publique à la transmission du VIH de la mère à l'enfant.
Cependant, d’après cette institution basée à Genève, l'ensemble des contrats de cette campagne et «le soutien apporté à une page du site web carlabrunisarkozy.org ont respecté les règles et les procédures très strictes du Fonds mondial».
Interrogé par Reuters, l'Elysée a de son côté renvoyé au communiqué du Fonds mondial. De son côté, Carla Bruni a elle aussi démenti les accusations de l'hebdomadaire sur son site Internet. «Aucun argent public n’a jamais été reçu par la Fondation», écrit l'épouse du président Nicolas Sarkozy, dans un message posté à la une de son site, sous le titre «droit de réponse de Carla Bruni-Sarkozy». Selon elle, «l’insinuation selon laquelle des fonds auraient été levés auprès de partenaires publics est entièrement infondée.»
Le directeur du Fonds mondial écarté
Selon Marianne, cette affaire, révélée au conseil d'administration du Fonds mondial à Accra, au Ghana, fin novembre 2011, a coûté sa place à un ambassadeur français, le professeur Patrice Debré, qui vient d'être démis de ses fonctions par Nicolas Sarkozy. Cet expert en immunologie, ambassadeur chargé de la lutte contre le sida depuis 2009, a été remplacé le 4 janvier en conseil des ministres par Mireille Guigaz, ministre plénipotentiaire.
«En outre, le directeur général du Fonds mondial, Michel Kazatchkine, vient d'être officiellement écarté aussi, à la demande d'Hillary Clinton même si sa démission réelle ne devrait intervenir que les 21 et 22 mai 2012 - soit après le deuxième tour des présidentielles», ajoute Marianne.
Julien Civange possèderait plusieurs sociétés qui sont intervenues auprès de la Fondation Carla Bruni-Sarkozy dans les domaines de la communication et la conception de sites internet.
Opacité de la fondation
Selon le Fonds mondial, l'intégralité «a été prise en charge par le budget ordinaire du Fonds mondial et représentait une somme totale de 2,8 millions de dollars, soit nettement moins que le chiffre avancé par Marianne.» Interrogé par l'auteur de l'article, Michel Kazatchkine affirme que s'il n'a pas prévenu le conseil d'administration du Fonds mondial des flux financiers vers Paris, il a néanmoins tenu informé le «comité financier». Il ajoute que Carla Bruni lui aurait «personnellement dit qu'elle avait totalement confiance en Julien Civange auquel elle avait délégué le dossier du sida».
Marianne s'interroge sur l'opacité de la fondation créée par l’épouse de Nicolas Sarkozy. Selon l'hebdomadaire, la Fondation Carla Bruni-Sarkozy ne dispose pas d'existence juridique réelle, ses activités étant rattachées à la Fondation de France, un organisme privé et indépendant qui aide à concrétiser des projets à caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social ou culturel.
«De ce fait, elle n'aurait ni comptabilité propre, ni compte en banque, ni secrétariat juridique, l'intégralité de ces fonctions étant assurée par l'institution qui l'héberge», précise un document publié sur le site de l'hebdomadaire. Interrogée par Reuters, Cléa Martinet, secrétaire générale de la Fondation Carla Bruni-Sarkozy, a répondu : «Cet article est mensonger sur plusieurs points concernant la Fondation». La fondation explique qu'elle a un bureau à Paris, réunit son comité exécutif deux fois par an et a dépensé 2,49 millions d'euros en 2011, le double de 2010.
Avec Reuters
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