Des manifestants sont descendus dans les rues de Dakar (Sénégal) à l'appel du mouvement du 23 juin pour protester contre la candidat...
(SEYLLOU / AFP) |
L'annonce a mis le feu aux poudres à Dakar : le Conseil constitutionnel du Sénégal a rejeté la candidature du chanteur Youssou Ndour à l'élection présidentielle du 26 février, et validé celle du président sortant Abdoulaye Wade, accusé de s'accrocher au pouvoir. Une liste officielle affichée vendredi 27 janvier établit également comme recevable celles des trois anciens Premier ministres Idrissa Seck, Macky Sall et Moustapha Niasse, ainsi que celle du dirigeant du Parti socialiste (PS, opposition), Ousmane Tanor Dieng.
Abdoulaye Wade en lice pour un trosième mandat
Le Conseil a motivé son refus de valider la candidature de Youssou Ndour en constatant qu'il "a produit une liste de 12 936 électeurs appuyant sa candidature, dont seulement 8 911 ont pu être identifiés et leurs signatures validées", alors qu'il en faut 10 000 au minimum.
A 85 ans, Abdoulaye Wade, élu en 2000, réélu en 2007 pour cinq ans après une révision constitutionnelle en 2001, se représente pour sept ans après le rétablissement du septennat en 2008 par une nouvelle révision constitutionnelle. Pour ses opposants, cette troisième candidature est contraire à la constitution, mais ses partisans affirment que le comptage doit se faire à partir de la première révision constitutionnelle de 2001 instituant le quinquennat et qu'il s'agit donc d'un second mandat légal.
Jets de pierre et gaz lacrymogène
L'annonce a déclenché de violentes protestations dans la capitale, où des représentants de l'opposition et de la société civile avaient appelé à manifester peu avant l'annonce de la décision. Regroupés dans le Mouvement du 23 juin (M23), les opposants veulent organiser "la résistance contre le coup d'Etat constitutionnel" que constitue, selon le M23, la validation de la candidature d'Abdoulaye Wade.
Des gendarmes et des policiers ont été positionnés dans le centre de Dakar ainsi que dans les banlieues populaires et des dizaines de policiers antiémeutes se trouvaient sur la place de l'Obélisque.
Des jeunes ont jeté des pierres sur les policiers qui ont riposté à coups de gaz lacrymogène et de matraque. Ils ont également mis le feu à des pneus et des courses-poursuites entre eux et les policiers se sont engagées dans les rues adjacentes à la Place de l'Obélisque, lieu de rassemblement des opposants. Un journaliste de l'AFP qui se trouvait au sein d'un groupe de manifestants a été frappé au visage par un policier.
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