Indépendant du vice-rectorat, un Centre Universitaire devrait voir le jour à Dembéni dès la rentrée 2012. Des cursus généraux et profession...
Indépendant du vice-rectorat, un Centre Universitaire devrait voir le jour à Dembéni dès la rentrée 2012. Des cursus généraux et professionnels de licence seront proposés, avec une exigence de niveau équivalent à la métropole pour y poursuivre un master. | |||
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A contre courant de la tendance nationale de « concentration des structures comme c'est le cas entre les Sup de Co de Bordeaux et de Marseille » comme le signalait François-Marie Perrin, cet organisme totalement indépendant du vice-rectorat, aux ressources dépendantes de son ministère (budget en cours de négociation), est là pour répondre à un taux d'échec important : « celui des étudiants mahorais partant suivre des études supérieures en métropole » et sera pour Emmanuel Roux une « force d'attraction pour les étudiants étrangers de la zone, malgaches ou autres ».
Reprenant les 3 filières traditionnelles c'est à dire « Droit, Economie et Gestion », « Sciences humaines » et « les Sciences exactes », le Centre universitaire proposera également plusieurs licences professionnelles « puisque l'île a de forts besoins en ressources humaines, dans les métiers du tourisme ou de langue ». Les étudiants désirant suivre un master (Bac+5) seront pris en priorité dans l'Université partenaire.
Emmanuel Roux avoue un calendrier très contraignant pour une ouverture à le rentrée 2012
« Une remise à niveau universitaire… »
Selon Emmanuel Roux, la recherche ne sera pas oubliée « en débusquant des niches qui n'auront pas encore été exploitées ailleurs, et dans des domaines spécifiques comme le lagon, la biologie marine, les risques de pollution, ou la linguistique ».
Les enseignants ne sont pas encore recrutés, « dans quelques semaines » signale le vice président de l'Université de Nîmes qui a elle-même commencé par exister, il y a dix ans, en tant que Centre Universitaire. Ces enseignants du supérieur, en recherche comme en enseignement général et professionnel, seront, comme les magistrats de l'île inamovibles, mais rémunérés avec des sur primes de 4 ans maximum. Ils ne viendront pas forcément des universités partenaires puisque des vacataires (professionnels non enseignants) pourront enseigner le droit ou les matières professionnelles.
Dans ce cadre idyllique pointe un nuage de taille : le niveau scolaire… Le vice rectorat nous le dit et le répète chaque année comme un métronome: « le niveau scolaire est le même qu'en métropole ! ». Mais, et des professeurs s'expriment de temps en temps sur le sujet (voir Malango « je travaille pour la masse » du13 oct 2010), certaines notes sont remontées et d'ailleurs, comment pourrait-il en être autrement avec une piètre maitrise de la langue française pour certains élèves arrivant en 6ème, que traduit le faible taux de réussite aux tests d'entrée en 6ème : 30% environ à Mayotte contre 56% en métropole (chiffres vice-rectorat 2010).
Rien d'étonnant et les résultats d'une scolarisation récente ne peuvent se faire en un jour. Comment cela sera-t-il pris en compte dans un cursus d'enseignement supérieur dont les examens, et c'est Emmanuel Roux qui le souligne, « seront identiques à la métropole puisqu'en collaboration avec les universités partenaires » ? Contrairement au langage du soviet suprême, l'universitaire en apporte une réponse claire : « si certaines lacunes sont repérées lors d'une formation, nous complèterons par un diplôme spécifique pour renforcer le diplôme universitaire initial ». En résumé, les étudiants concernés auront à supporter quelques heures supplémentaires par semaine pour une remise à niveau salutaire.
Indépendamment de ce cursus universitaire, le vice-recteur vient d'obtenir l'autorisation d'ouvrir une classe préparatoire aux études de Santé en partenariat avec le Centre hospitalier et l'Agence régionale de Santé Océan Indien, « permettant aux mahorais qui souhaitent continuer leurs études sur place de préparer médecine, des études d'Odontologie ou d'école d'infirmière ». Un bac S est demandé.
Etre prêt pour la prochaine rentrée 2012, un véritable challenge pour Emmanuel Roux alors que ni le bâtiment, ni les enseignants, ni les filières ne sont encore sortis de terre…
A.L.
(Source : Malango Actualité)
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