Des enquêteurs procèdent aux premières investigations sur le véhicule calciné, le 26 décembre 2011aux Pennes-Mirabeau. (AFP, Gerard Julie...
Des enquêteurs procèdent aux premières investigations sur le véhicule calciné, le 26 décembre 2011aux Pennes-Mirabeau. (AFP, Gerard Julien) |
MARSEILLE — Trois hommes ont été exécutés dimanche soir près de Marseille vraisemblablement dans un règlement de comptes, leurs corps ayant été retrouvés calcinés dans une voiture en flammes selon une méthode dite du "barbecue", utilisée à plusieurs reprises dans la région depuis les années 2000.
Ce sont les riverains d'une pinède de la commune des Pennes-Mirabeau qui, alertés par une explosion provenant d'une voiture, ont prévenu les secours ce 25 décembre peu avant minuit.
Sur place, les pompiers ont découvert trois cadavres calcinés à l'arrière d'une Audi A3 carbonisée.
Ces circonstances et la présence d'impacts de balles laissent penser "qu'il s'agit manifestement d'un règlement de comptes", a estimé lundi lors d'une conférence de presse la procureure d'Aix-en-Provence, Dominique Moyal, évoquant "une affaire hors normes par le nombre de victimes et la violence".
La magistrate a ajouté ne privilégier ni mobile ni aucune piste, dans l'attente de l'identification des corps. Selon elle, il n'y a pas de lien établi avec une précédente fusillade au cours de laquelle un policier mais aussi un malfaiteur avaient été tués début novembre à Vitrolles.
Deux autopsies devaient être pratiquées lundi à l'hôpital marseillais de la Timone, pour des résultats attendus au mieux en fin de journée, et une troisième mardi. Ces examens pourraient permettre de déceler notamment des blessures par arme.
Des analyses ADN pourraient être diligentées pour identifier les trois corps, ce "qui nous permettra d'orienter l'enquête", a déclaré Mme Moyal.
Pendant près de quatre heures dans la nuit de dimanche à lundi, les experts de la police scientifique et technique ont méticuleusement étudié la carcasse du véhicule, relevant entre autres indices deux impacts de balles.
Les trois corps étaient à l'arrière de la voiture, deux assis et l'un allongé, laissant envisager qu'ils aient pu être visés par les occupants des places avant, selon une source proche de l'enquête.
L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Marseille déjà en charge de plusieurs dossiers montrant des similitudes dans le mode opératoire.
Le 19 décembre, le corps carbonisé de Jonathan Pham Van, un Marseillais de 27 ans, avait été retrouvé dans une voiture en feu sur un parking de Septèmes-les-Vallons, une commune proche. Cet homme, qui avait des antécédents judiciaires en matière de trafic de stupéfiants, avait reçu une blessure par arme à feu à la tête. Dans ce dossier, une information judiciaire devait être ouverte ce lundi à Aix pour "assassinat".
En attendant de plus amples éléments sur l'affaire des Pennes, Yves Robert, secrétaire régional du Syndicat national des officiers de police (Snop), relevait lundi que la méthode utilisée s'apparenterait à celle dite du "barbecue".
Ce mode, qui vise à éliminer traces et empreintes, a été utilisé en novembre 2000 quand deux truands marseillais sont alors tués par balles et leurs corps retrouvés incendiés dans leurs voitures devant un hôtel de l'aéroport de Marseille-Provence.
En septembre 2010, un homme de 27 ans connu pour trafic de stupéfiants était découvert dans une voiture en flammes à Marseille, après avoir reçu une décharge de gros calibre dans la tête.
Deux ans plus tôt, un autre jeune Marseillais recevait une balle en plein coeur avant d'être retrouvé dans un véhicule incendié à Vitrolles.
Les victimes des Pennes s'ajoutent aussi à une longue liste de tués dans des règlements de comptes cette année dans la région de Marseille, souvent sur fond de trafics de stupéfiants.
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