Le combat qui oppose l’intersyndicale, et plus particulièrement son leader Boinali Said Toumbou au directeur de Sodifram prend l’allure d’...
Le combat qui oppose l’intersyndicale, et plus particulièrement son leader Boinali Said Toumbou au directeur de Sodifram prend l’allure d’échanges par médias interposés.
Gérard Roudolff lors des négociations avec l'intersyndicale Crédit photo : A.L./Malango |
« Gérard Roudolff se sent supérieur à l’Etat à Mayotte ! » s’exclamait ce matin Boinali Said, leader de l’intersyndicale en réaction au communiqué signé par le patron de la Sodifram à destination des médias.
Titrée « Lettre de lecteur », « en réponse aux articles contre notre entreprise » nous précise-t-on, la missive signée Gérard Roudolff explique par le menu la fixation des prix de la viande à Mayotte, tributaire de la hausse de 51% des cours mondiaux depuis 2007, répercuté « à seulement +41% » à Mayotte. Gérard Roudolff y justifie l’achat de la viande auprès de pays producteurs agréés, imposé par l’Administration sanitaire, qui a un coût pour ôter tout risque de contamination, contrairement au cheptel et abattoirs de Madagascar.
Madagascar où l’interdiction d’exportation a été abrogée depuis cet été et dont le marché a été approché par le président Daniel Zaïdani le mois dernier (article « L’agriculture fait la Foire »). Daniel Zaïdani nous précise d’ailleurs que « le Conseil général a mis en place la base juridique qui permet le échanges entre Diana, Boeny et Mayotte grâce aux conventions-cadre mises en place (dont la dernière du 10/10/11) »… Il ne manque plus qu’un abattoir aux normes européennes et une coopération entre entreprises intéressées.
« La Sodifram victime de lutte entre syndicats ? »
Le directeur général du groupe Sodifram y rappelle les éléments à rajouter au cours brut de la viande : « conditionnements export, congélation, transport et fret maritime etc. y compris la logistique de distribution à Mayotte ». Malgré ces contraintes, et « le prix proposé à plus de 30% en dessous des marchés mondiaux, d’aucuns s’acharnent à nous pointer du doigt et nous avons perdu quatre magasins, brûlés, pillés et saccagés… 50 emplois sont détruits ».
Pourquoi la Sodifram est-elle quasiment seule sur ce marché de la viande, Score n’écoulant pas de grosses quantités ? « Somaco y a renoncé pour des raisons de non rentabilité » explique Gérard Roudolff, soulignant qu’il n’avait touché aucune subvention, « le Conseil général ayant baissé les taxes sur les découpes de volaille seulement, ce qui a permis d’atténuer l’impact de la hausse des cours mondiaux sur les prix de vente ». Alors que le médiateur Stanislas Martin, dont les syndicats n’ont pas encore le rapport, indiquait que chaque distributeur se concentrait sur un marché donné, et ciblé vers une clientèle propre.
Le directeur de Sodifram s’en prend ensuite au leader de la Cisma CFDT, accusant Boinali Said de « déstabiliser la 1ère entreprise de l’île qui ne connaît aucun problème social depuis des années », qui fonctionne « avec une structure économico-sociale digne de ce nom dans laquelle la Cisma n’est absolument pas représentative » (UD FO en est le syndicat majoritaire), et alors que « la Sodifram a fourni au médiateur tous les éléments demandés sans aucune restriction ».
Boinali Said, que nous n’avons pu voir en conférence de presse, la rédaction n’y ayant pas été invitée, attend impatiemment ce que va dire Denis Robin, ancien préfet de Mayotte arrivé mercredi sur l’île pour jouer les négociateurs. Ils se rencontrent jeudi à 10h30. Et alors que se tenait à la Dieccte cet après-midi de mercredi le premier atelier de travaux post mouvement, sur les biens et services. L’intersyndicale annonçait qu’elle ne s’y rendrait pas.
A.L.
(Source : Malango Actualité)
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