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Une dizaine de cas rien que pour le mois de novembre. En Grande Comore, un homme de plus de 70 ans, originaire de Vouvouni, a été placé en garde à vue, jeudi dernier, pour le viol d’une fille de 11 ans. Deux jours plutôt, un jeune homme de 19 ans était également poursuivi pour le viol d’une fillette de 7 ans à Nyumadzaha Mvoubari. Le jeune homme, qui a été transféré au parquet mardi, aurait enlevé et agressé sexuellement la petite fille.
La multiplication des cas de viol et d’abus sexuels sur les mineurs est inquiétante. Malgré la loi qui criminalise le viol de l’ancien ministre de la Justice, Mourad Said Ibrahim, les cas de délinquance se font de plus en plus fréquents.
Les cas de délinquance sexuelle se font de plus en plus fréquents. Les actes de viol se sont banalisés. Au milieu de l’année 2011, environs 80 cas de viol, d’abus et de maltraitance ont été enregistrés en Grande Comore par la cellule d’écoute et de protection des enfants. Soit le double des cas enregistrés en 2009. On y avait recensé une soixantaine de cas.
D’après nos informations 55% des prisonniers incarcérés dans la maison d’arrêt de Moroni sont accusés de violence sur les enfants. Ils purgent des peines allant de cinq à 7 ans d’emprisonnements. Malheureusement, la plupart de ces malfrats retrouvent rapidement la liberté, avant même d’avoir effectué la moitié de leur peine, souvent après avoir bénéficié d’une liberté provisoire.
Autre constat désolant, la majorité des personnes qui restent dans les prisons, sont malheureusement les jeunes impliqués dans ces affaires. Les personnes «respectables», eux, arrivent toujours à obtenir l’appui et l’intervention de la notabilité et des responsables villageois qui se contentent des arrangements à l’amiable et des compromis pour libérer les malfaiteurs, une démarche qui ne fait que bafouer les droits de l’enfant.
« Il y a plusieurs pédophiles et violeurs qui ne sont jamais inquiétés. C’est effectivement la notabilité des villages qui, le plus souvent, soustrait les personnes âgées ou dites respectables au procès de droit commun», avait soutenu l’ancien procureur Jaffar Said Ahmed au cours d’une conférence débat à Madjadjou.
L’avocat Tadjiddine Ben Mohamed a soutenu auprès d’Albalad que les communautés doivent prendre des sanctions exemplaires à l’encontre des délinquants sexuels. Il s’est dit convaincu que « le droit coutumier est plus effrayant que le droit commun» aux yeux de la population. Un avis partagé par la représentante de l’Unicef, Suzane Ngongui, qui avait appelé les autorités villageoises à prendre des sanctions communautaires afin de pallier à «l’inefficacité de la justice».
« La plupart des agresseurs sont des multirécidivistes, d’où la nécessité de mettre en place un centre psychologique pour traiter les délinquants sexuels », a notamment poursuivi le jeune avocat. Il a aussi appelé les autorités à prendre des mesures sérieuses pour suivre et traiter les délinquants sexuels afin d’éradiquer le fléau.
Les campagnes de sensibilisation pour la protection des enfants à elles seules ne suffisent plus pour assurer un environnement de sécurité pour les enfants dans les milieux urbains et ruraux. Encore faut-il combattre fermement l’impunité des agresseurs. Le procureur de la République, Youssouf Ali Djaé, récemment interrogé par Albalad sur ce phénomène, a déclaré user de la «fermeté » à l’égard des personnes coupables de viol ou d’abus sexuels promettant de s’en prendre également à tous ceux qui tenteront de dissimuler ses actes.
A Anjouan, les chiffres des de violence et abus sur les enfants sont les plus alarmants. En 2009, par exemple, on avait enregistré plus de 600 cas de violence sur mineurs.
Albalad Comores
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