Les syndicalistes après avoir eu des velléités de signature d’accord lundi, que seul FO a concrétisé, sont remontés à fond pour donner une...
Les syndicalistes après avoir eu des velléités de signature d’accord lundi, que seul FO a concrétisé, sont remontés à fond pour donner une dimension « intellectuelle » au mouvement, pour reprendre les mots du leader Cisma CFDT. Pendant que les manifestations se poursuivent, de nombreuses entreprises qui ont stoppé toute activité menacent de déposer leurs bilans, laissant de nombreux salariés dans la difficulté.
Changer le système économique mahorais, faire sauter des sociétés écran, démanteler « l’ethnicisation » du capital financier à Mayotte… on peut dire que la manifestation a changé de domaine... « Nous savons amplifier ou radicaliser un mouvement » rajoute Salim Nahouda, CGT Ma. On nous a changé les syndicalistes qui la veille parlaient « d’arrêt du mouvement » ou « d’inscrire le prix de la viande une étude pacifiée au sein de l’Observatoire des prix ». Hamidou Madi M’Colo, UD FO, signataire du protocole vers 1 heure du matin mardi, ne fait donc plus partie de l’intersyndicale. ![](https://lh3.googleusercontent.com/blogger_img_proxy/AEn0k_uiR2jZPDIdiOeN0fVxx2ir9fvmHyqK-ky1-XjbgqHLDj43g7TDfz5uqWgzunRVIKnxKJ-hl_kMyvFK7YuDx1nI7MCYyjHKg5ifyKWjJFkbJzrOhJi2EwoUhcT9XbCQrbqtwqo=s0-d)
![](https://lh3.googleusercontent.com/blogger_img_proxy/AEn0k_tclI2zc07ghgxxu3FPkf3I4NagoWpqWvSzOUkboiHZJ4E8jjlCS6sw4oTiSUJtgyGGNA702jRkHCtMEsufTZi-e068NHi25tg_EmWqyjyh4cE-wajSJI90BMH2QhEg=s0-d)
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Le supermarché Jumbo score affichait ses prix en baisse Crédit photo : A.L./Malango |
Quand on l’interpelle sur ce changement, Salim Nahouda répond que les négociations sur le prix de la viande n’ont pas pu être inscrites à l’Observatoire des prix car « pour un des distributeurs, donner tous les éléments concernant ses marges serait porter à la connaissance de son concurrent son prix d’achat ». Ensuite, selon lui, le problème de la durée des baisses des prix des 11 produits continue à poser problème : « nous voulons que ce soit pour la durée des négociations hors mouvement ».
Maskati qui se désolait encore hier de la fin du mouvement, a repris les choses en main
Quid de l’avenir du mouvement ? « Nous avons rendez vous autour de l’Observatoire des prix le 24 octobre ». Et d’ici là, « des échanges peuvent avoir lieu si de nouvelles propositions sont faites par les chefs d’entreprises ou nous, les syndicalistes ».
Pour eux, la ruée vers les magasins ouverts aujourd’hui, redonnant une bouffée d’oxygène aux estomacs et aux réfrigérateurs, ne signifie pas l’abandon de la grève : « les manifestants qui ont faim sont allés faire leurs courses ».
Alors comment aboutir ? La question du prix de la viande n’est pas tranchée puisqu’ils veulent une baisse de 30% du prix sur toute la gamme de viande de b½uf, alors que M. Roudolff directeur de Sodifram signale ne plus pouvoir réduire ses marges.
Des sacs de riz et des cartons de mabawas à la pelle ce matin
« Beaucoup de salariés bientôt en grande difficulté »
Le problème est que dans le passé, plusieurs abus n’ont pas été contrôlés, comme le prix de l’enrobé qui était de 350 euros la tonne en 2008 et qui est passé à 180 euros en 2011 grâce au précédent préfet Hubert Derache. « Il n’est alors pas absurde que les gens soient excédés car déçus » signalait Salim Nahouda.
D’autres demandes, qui ne sont pas à inclure dans les négociations actuelles, concernent « un bilan à effectuer à chaque fin d’année sur la hausse de prix avec possibilité d’ajustement », « la qualité de l’alimentation », « les prix des énergies, de l’eau ».
Mais l’économie pâtit de plus en plus de ce mouvement qui n’en finit pas. Les chiffres de la Dieccte (direction du travail) viennent de tomber : 44 entreprises ont pour l’instant (ça n’est que le début) fait une demande de chômage partiel pour au total 1760 salariés ! Un chômage partiel bien peu rémunéré puisque le code du travail mahorais prévoit une indemnisation de 3 euros par heure, soit 1,50 euros de l’Etat et 1,50 euros de l’entreprise. En traduction, la moitié du SMIG habituel… Il va donc falloir trouver une poursuite du mouvement qui rende compatible la liberté de manifester avec une reprise de l’activité économique des commerces et des entreprises. Des difficultés de trésorerie insurmontables pour les entreprises pourraient sinon virer à la catastrophe financière pour Mayotte.
Quant aux société écrans ou sociétés interface, si elles existent, elles seront débusquées et sanctionnées, si besoin, par la Dieccte comme l’a demandé la ministre Marie-Luce Penchard, et dès ce mois ci. Ceci entre d’ailleurs dans le cadre de la refonte du système économique de nos DOM demandée à juste titre par les syndicats Mahorais.
A.L.
(Source : Malango Actualité)
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