Cela fait maintenant moins de deux semaines que vous êtes à la tête de la Ma-mwe, dans quel état se trouve cette entreprise publique ? L...
Cela fait maintenant moins de deux semaines que vous êtes à la tête de la Ma-mwe, dans quel état se trouve cette entreprise publique ? La société est au rouge, les caisses sont vides. Le taux de recouvrement par jour ne dépasse pas les 7 millions de francs. Quand j’ai pris mes fonctions je me suis rendu compte que Ma-mwe n’a pas de comptabilité, ce qui a causé un flou dans plusieurs dossiers. Ainsi tenant compte de l’état actuel de la Ma-mwe, j’ai déduis qu’il y a effectivement des moyens pour faire sortir la société du gouffre mais actuellement, sans les subventions de l’Etat, la société ne peut pas décoller. Nous sommes en discussion avec le gouvernement pour définir comment l’Etat peut accompagner la société pendant une période donnée.
Maintenant quels sont vos priorités ?
D’abord, faire installer les centrales chinoises. L’Etat a accepté de financer sa part pour permettre aux techniciens chinois de venir terminer leur travail. Les techniciens viendront au début du mois prochain et on peut espérer qu’à partir du mois de février ou mars, ces groupes électrogènes seront fonctionnels. Ensuite, pourvoir le réseau d’eau, des tuyaux Pvc, qui sont en train de se détériorer. Je pense aussi, associer les préfectures et les mairies pour les recouvrements et la lutte anti-fraude. Il faut savoir que les moteurs à gasoil sont normalement destinés à des dépannages. Je compte faire de l’utilisation de moteur à fioul lourd mon cheval de bataille. En outre, La société doit retrouver ces trois organes habituels, une direction centrale, une direction administrative et financière, et une direction technique. Je veux aussi mettre en place une direction de l’eau.
Y-a-t-il un programme pour la distribution de l’électricité ?
Je vais faire publier un programme sur la distribution de l’électricité le lundi 17 octobre. Moroni continuera à recevoir normalement l’électricité et les périphéries bénéficieront, elles aussi pendant une journée ou une soirée tous les jours. Il faut préciser que pendant ces premiers jours, c’est l’Etat qui a subventionné l’achat de 40 000 litres de gasoil quotidien. Actuellement et suivant nos moyens, nous achetons 10 milles litres gasoil sur les 35 000 livrés par Sch.
En combien de temps pensez-vous pouvoir redresser Ma-mwe ?
Il est hypothétique de se fixer une date pour redresser la Ma-mwe. Je dois attendre d’abord que le gouvernement réponde à mes propositions. Par ailleurs je suis en train d’approcher les bailleurs nationaux et internationaux pour voir comment, ils peuvent nous aider à remonter la pente. La banque mondiale et le fonds monétaire internationale souhaitent qu’on privatise nos sociétés publiques. Mais la situation dans laquelle se trouve la Mamwe, elle n’est pas privatisable. Ces bailleurs internationaux doivent nous épauler à remonter la pente avant de se pencher à une éventuelle privatisation. D’autre part, les banques locales ne peuvent pas continuer à financer des marchands et oublier qu’ils ont un besoin crucial d’énergie. La Ma-mwe doit pouvoir, elle aussi bénéficier des services bancaires.
Propos recueillis par Toyb Ahmed : alwatwan
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