Au moins 163 personnes sont mortes et plus de 100 autres sont portées disparues samedi après le naufrage d'un ferry apparemment surchar...
Au moins 163 personnes sont mortes et plus de 100 autres sont portées disparues samedi après le naufrage d'un ferry apparemment surchargé reliant deux îles du très touristique archipel de Zanzibar, selon un ministre de cette république semi-autonome de la Tanzanie.
"Nous avons retrouvé 163 personnes qui sont mortes et nous (en) avons sauvé 325", a indiqué à l'AFP le ministre de Zanzibar pour les Situations d'urgences, Mohammed Aboud. Un précédent bilan faisait état de 43 morts. Il s'agit d'un des naufrages les plus meurtriers en Afrique ces 10 dernières années.
Un peu plus tôt, le même responsable avait précisé que 40 rescapés, blessés par des débris quand le bateau a chaviré, étaient dans un état critique.
D'après les autorités, l'embarcation transportait environ 600 personnes entre Unguja et Pemba, les deux principales îles de l'archipel de l'océan Indien.
D'après ces bilans, plus de 100 personnes resteraient donc disparues.
Le nombre exact de personnes à bord de ce genre d'embarcation est souvent difficile à établir en l'absence d'un système fiable d'enregistrement des passagers.
Selon un journaliste de l'AFP présent sur place, aucun étranger n'avait, à ce stade, été recensé parmi les morts et les rescapés.
Le ferry était occupé en grande majorité par des habitants de l'archipel de Zanzibar, dont de nombreux habitants de l'île de Pemba qui revenaient chez eux à l'issue des vacances et à la fin du mois du Ramadan.
Les circonstances de l'accident restaient peu claires, mais selon le secrétaire d'Etat adjoint à l'Infrastructure et à la Communication de Zanzibar, Issa Gavu, le ferry était apparemment "surchargé".
D'après M. Aboud, le bateau transportait une importante cargaison de riz et autres marchandises.
"Nous protestions déjà contre le capitaine et d'autres personnes dans le port avant de partir, en leur disant que le bateau était trop plein," a affirmé un survivant de 50 ans, Zaid Amour.
"Ce n'est pas un accident, c'est la faute de ceux qui n'ont pas empêché le bateau de partir," a-t-il dénoncé. "Les marins du bateau nous disaient encore +tout va bien+ quand nous demandions des gilets de sauvetage, alors quand les choses ont vraiment mal tourné, c'était trop tard pour beaucoup de gens."
"C'était terrifiant, les gens criaient dans le noir," a de son côté raconté Aisha Mohammed, une jeune rescapée de sept ans. "Je n'ai pas pu trouver ma maman, je l'ai perdue quand nous étions tous dans l'eau," a-t-elle ajouté.
Le président de Zanzibar, Ali Mohammed Shin, a parlé de "tragédie nationale", assurant que le gouvernement ferait "tout ce qu'il peut pour aider les victimes".
Les autorités ont dépêché des équipes de secours de la marine et de la police sur les lieux de la catastrophe. Mais "les opérations de sauvetage pâtissent du manque d'équipement," a admis M. Gavu.
"Nous avons demandé une aide d'urgence à Dar es Salaam (la principale ville tanzanienne, sur la côte), notamment des plongeurs, pour nous aider dans les opérations de secours," a précisé M. Aboud.
Le ferry MV Spice Islander était parti vers 21H00 locales (18H00 GMT) de l'île de Unguja, et a chaviré quatre heures plus tard. Pemba, que le bateau tentait de rejoindre, se trouve à 80 kilomètres plus au nord-est.
Ce naufrage vient allonger la liste noire des incidents impliquant les navires de transport de passagers et de marchandises de l'archipel tanzanien. En ami 2009, un ferry avait aussi chaviré, faisant six morts.
Zanzibar, dont le port de Stone Town est classée au patrimoine de l'Unesco, tire ses ressources essentiellement du tourisme. par AFP
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