L’année dernière pour le premier avril nous avions titré « Air Austral réduit la voilure » en inventant des réductions de fréquences, des a...
L’année dernière pour le premier avril nous avions titré « Air Austral réduit la voilure » en inventant des réductions de fréquences, des annulations de vols entre Mayotte et la Réunion.
Or, l’actualité nous donne raison puisque ce n’est désormais plus un « poisson d’avril » mais la triste réalité, Air Austral réduit bel et bien la voilure comme nous l’a confirmé hier Gérard Ethève le patron de la compagnie qui vient d’investir dans l’achat de deux avions permettant d‘assurer la liaison sans escale aller retour dans les deux sens entre Mayotte et Paris. Ces Boeing 777-200 LR dont le premier s’est posé le 26 août dernier en provenance directe de Seattle (l’autre arrivera en avril) desserviront Mayotte-Paris dans les deux sens sans escale mais la fréquence a été revue à la baisse pour des raisons liées d’une part au coût du kérosène et d’autre part à la demande très faible pour l’instant de passagers à cause du prix du billet.
« Nous avons décidé de réduire le nombre de vols de deux à trois puisque le vol via Marseille a été supprimé comme vous l’avez déjà annoncé, mais nous n’effectuerons à partir du 31 octobre que deux vols par semaine vers Paris et retour sans escale mais d’ici le début de l’année si les choses continuent comme ça, nous devrons effectuer qu’un seul vol direct par semaine. La conjoncture économique est défavorable et le prix du kérosène est bien trop cher et je ne parle pas de son prix à Mayotte ! Avant d’ouvrir la ligne nous avions pensé offrir des tarifs réellement attractifs car en évitant le crochet par la Réunion les passagers y gagnaient en temps et en argent, puisque nous voulions des billets vraiment bon marché pour offrir au maximum de mahorais la possibilité de voyager. Mais hélas, il se trouve que la demande reste faible sur les vols que nous avons commercialisés, les gens préférant payer dix ou vingt euros de moins, quitte a faire une escale à la Réunion ou ailleurs » a expliqué Gérard Ethève plutôt inquiet car le reformatage de la grille des vols est général pour la compagnie, puisque de nombreuses fréquences sont désormais en voie de réduction car les taux de remplissage ne sont pas satisfaisants. La compagnie a donc décidé de revoir tout ça de manière à faire voler des avions aussi pleins que possible. « Nous ne faisons pas ceci de gaité de cœur, mais nous sommes obligés de le faire dans l’intérêt même de la compagnie. Nous ne pouvons pas nous permettre d’assurer un vol Réunion-Paris avec 30 passagers à bord d’un 777- 300 ! Nous revoyons actuellement les programmes et cela touche également Bangkok par exemple. Il n’y a pas que Mayotte-Paris qui est touché. Par contre, nous ne toucherons pas au vol quotidien réunion Mayotte et retour.» a précisé Gérard Ethève qui ne cache pas sa déception de devoir faire des choix stratégiques d’autant que le prix du carburant en ce qui concerne Mayotte qui est 45% plus cher qu’à la Réunion ne permet pas d’offrir des tarifs aussi attractifs que prévus au départ et qui auraient du créer un « appel d’airé » pour permettre à cette ligne directe dans les deux sens de donner pleine satisfaction. Autant lorsque la compagnie s’était lancé le défit de faire du long courrier en 2003, le succès avait été immédiat sur la Réunion Paris et retour (du fait de la disparition d’AOM et d’Air Bourbon) le lancement de la ligne directe Paris-Mayotte sans escale dont le vol inaugural se déroulera bien le 31 octobre prochain, les choses sont plus préoccupantes surtout qu’en début d’année si la reprise ne s’invite pas au réveillon la seconde fréquence hebdomadaire sera purement et simplement supprimée également.
Un coup d’autant plus rude que Gérard Ethève a confirmé que la défiscalisation à 50% demandée sur le premier des deux Boeing 777- 200 LR avait été refusée.
LNM : APOI
COMMENTAIRES