Abdoulatifou Aly parle d'intégrisme France Mayotte, 27 juillet 2011 - Personne n'attendait le député de Mayotte et avocat de métier ...
Abdoulatifou Aly parle d'intégrisme
France Mayotte, 27 juillet 2011 - Personne n'attendait le député de Mayotte et avocat de métier à la tête d'une tribune internationale, pour dénoncer l'intégrisme iranien et prendre fait et cause de la résistance d'Achraf. Pourtant, le 20 juillet dernier, Abdoulatifou député français d'un département musulman a pris la parole et dénoncé un régime tout en scandant aux responsables présents : « Vive la résistance iranienne ! »
« En tant que député musulman au parlement français, je peux témoigner du capital de sympathie dont dispose la résistance iranienne au sein de la communauté musulmane, en France, et ce comme antipode au fléau de l'intégrisme islamiste… », a déclaré le député de Mayotte Abdoulatifou Aly à Paris le 20 juillet lors d'une conférence internationale rassemblant un parterre de politiciens, de juristes de haut rang des États-Unis, de Belgique, de Suisse et de France, en présence de Maryam Radjavi, présidente élue de la résistance iranienne. Toutes les interventions ont porté sur la situation du camp d'Achraf en Irak qui abrite 3400 opposants iraniens.
Tout ceci peut paraître bien loin de l'actualité locale mahoraise de prime abord. Bien au contraire. Les Comores qui revendiquent encore et toujours Mayotte devenu 101e département français, ont soutenu à travers la voix de l'ancien président Sambi, le régime libyen, et sont alimentées en carburant grâce à des accords religieux et commerciaux par l'Iran. Mais au-delà de toute considération régionale, Mayotte et son islam modéré, pour ne pas reprendre l'expression consacrée aujourd'hui de « doux sucré » décrit par l'ancien préfet de Mayotte Jean-Jacques Brot, vient de servir de tremplin à la scène internationale.
Ainsi le député d'Hippocampe, Abdoulatifou Aly au lendemain de la réception et de la reconnaissance par le chef de l'État français Nicolas Sarkozy de la résistance libyenne, prend à son tour fait et cause en tant que parlementaires de l'unique département musulman, de la résistance iranienne incarnée par le CNRI (conseil national de la résistance iranienne) qui aimerait également bénéficier d'un soutien identique de l'État français. Et Abdoulatifou Aly n'a pas mâché ses mots pour décrire le régime en s'en prenant, lui le musulman, aux mollahs. La symbolique est forte, le député vient de faire tomber une porte des a priori internationaux en envoyant que l'islam n'a rien à voir avec le pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad.
Ainsi le discours de la personnalité mahoraise ne s'est pas endimanché de fioritures et est allé droit au but, demandant tout simplement au gouvernement français « de reconnaître la résistance iranienne contre la dictature religieuse en Iran et de protéger des résidents d'Achraf. »
« Dictature religieuse », les mots claquent et ne viennent pas cette fois d'un responsable européen ou américain, mais encore une fois d'un musulman qui revient d'ailleurs sur la situation politique à travers le monde : « cette initiative parlementaire revêt une importance particulière dans les conditions actuelles du Moyen-Orient et du printemps arabe… »
Qui plus est, Abdoulatifou dans un discours courageux n'a pas occulté sa confession, bien au contraire, elle fut la clé de son intervention.
« En tant que député musulman au parlement français, je peux témoigner du capital de sympathie dont dispose la résistance iranienne au sein de la communauté musulmane, et il apparaît nécessaire de faire barrage aux idées dominatrices et aux méthodes barbares des mollahs »…
L'entame est forte et il enfonce encore le clou en «soulignant l'échec de la politique de complaisance envers ce régime » et tout « en rejetant toute intervention militaire étrangère ». Entame qui propose des solutions en passant « par un soutien au plan du Parlement européen. Une première démarche favorable à l'application de ce plan serait l'accueil, en France, de quelques blessés graves des événements du 8 avril dernier à Achraf. Il faut, j'en suis convaincu, passé par là aussi, pour sensibiliser les opinions non seulement française, mais mondiale à cette tragédie. »
Les mots de conclusion du député furent envoyés fort avec un « vive la résistance iranienne » qui ébranla l'assistance conquise par ce Mahorais musulman. Encore une fois, la symbolique est forte dans le contexte politique international et régional actuel. Mayotte la Française à travers la voix de son parlementaire vient de livrer une position aux antipodes de tout ce qui a pu être dit à ce jour, tant il est rare que l'islam iranien soit critiqué pour sa violence par un musulman. Seule Dalil Boubakeur l'actuel recteur de la grande mosquée de Paris et premier président du conseil français du culte musulman avait eu le courage une intervention de ce type. Abdoulatifou le député Mahorais, vient donc de lui emboîter le pas.
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