La présidence gabonaise a déposé plainte en France contre le porte-parole de la candidate écologiste à la présidentielle, Eva Joly. Yannick ...
La présidence gabonaise a déposé plainte en France contre le porte-parole de la candidate écologiste à la présidentielle, Eva Joly. Yannick Jadot avait notamment qualifié Ali Bongo Ondimba de "dictateur" dans une interview à un quotidien français.
Ali Bongo Ondimba, le président gabonais, a mis sa menace à exécution. Ses services ont annoncé jeudi qu'une plainte a été déposée en France contre Yannick Jadot. Le porte-parole de la candidate d'Europe Écologie-Les Verts à la présidentielle française, Eva Joly, avait qualifié le président gabonais de « dictateur ».
« C'est extrêmement violent… Les propos de M. Jadot relèvent soit de l'ignorance totale de la réalité actuelle du Gabon, soit d'une grossière manipulation pour prendre en otage le Gabon », a déclaré à l'AFP la porte-parole du président gabonais, Clémence Mezui Me Mboulou. « Nous (les Africains) sommes fatigués de nous faire insulter, c'est pour ça que nous répondons systématiquement par une procédure judiciaire. »
L'affaire s'est déclenchée le 16 juillet avec la publication par le quotidien français Libération d'une interview de Yannick Jadot qui s'exprimait sur le défilé militaire français du 14 juillet. « Quand on ferme les yeux une seconde et qu'on imagine un défilé militaire dans un autre pays, on pense immédiatement à une dictature », avait-il déclaré. Le responsable d'Europe Écologie-Les Verts a par la suite ajouté que les défilés de 2008 et 2009 se sont faits « devant Bachar al-Assad, ou devant des dictateurs africains comme Ali Bongo. Faire défiler nos armées devant des personnes qui massacrent leurs peuples, ce n'est pas un signal très positif envoyé à la République ».
Yannick Jadot maintient ses propos
Le 22 juillet, le président gabonais, qui s'estimait diffamé, avait manifesté son intention de porter plainte. Yannick Jadot n'avait pas reculé devant cette menace. « Je maintiens que je considère que les élections gabonaises ont été truquées et que Bongo est impliqué dans les affaires de biens mal acquis », avait-il déclaré à l'AFP, ajoutant que si un procès « peut permettre de mettre en lumière un peu plus les dérives de la Françafrique, ce sera utile pour la démocratie française comme pour la démocratie en Afrique ».
Les avocats d'Ali Bongo, Patrick Maisonneuve et Georges Arama, ont réagi dans un communiqué publié le 24 juillet. Pour eux, qualifier Ali Bongo de « dictateur » et laisser croire qu'on pourrait lui imputer « des massacres contre son peuple », sont « une injure et une diffamation d'une gravité majeure ». Dans ce même communiqué, ils ont fait savoir que Yannick Jadot recevra une convocation devant le tribunal correctionnel de Paris.
La plainte « a été déposée par les conseils et elle suit son cours », a indiqué jeudi la porte-parole du président gabonais.
(Avec AFP)
« C'est extrêmement violent… Les propos de M. Jadot relèvent soit de l'ignorance totale de la réalité actuelle du Gabon, soit d'une grossière manipulation pour prendre en otage le Gabon », a déclaré à l'AFP la porte-parole du président gabonais, Clémence Mezui Me Mboulou. « Nous (les Africains) sommes fatigués de nous faire insulter, c'est pour ça que nous répondons systématiquement par une procédure judiciaire. »
L'affaire s'est déclenchée le 16 juillet avec la publication par le quotidien français Libération d'une interview de Yannick Jadot qui s'exprimait sur le défilé militaire français du 14 juillet. « Quand on ferme les yeux une seconde et qu'on imagine un défilé militaire dans un autre pays, on pense immédiatement à une dictature », avait-il déclaré. Le responsable d'Europe Écologie-Les Verts a par la suite ajouté que les défilés de 2008 et 2009 se sont faits « devant Bachar al-Assad, ou devant des dictateurs africains comme Ali Bongo. Faire défiler nos armées devant des personnes qui massacrent leurs peuples, ce n'est pas un signal très positif envoyé à la République ».
Yannick Jadot maintient ses propos
Le 22 juillet, le président gabonais, qui s'estimait diffamé, avait manifesté son intention de porter plainte. Yannick Jadot n'avait pas reculé devant cette menace. « Je maintiens que je considère que les élections gabonaises ont été truquées et que Bongo est impliqué dans les affaires de biens mal acquis », avait-il déclaré à l'AFP, ajoutant que si un procès « peut permettre de mettre en lumière un peu plus les dérives de la Françafrique, ce sera utile pour la démocratie française comme pour la démocratie en Afrique ».
Les avocats d'Ali Bongo, Patrick Maisonneuve et Georges Arama, ont réagi dans un communiqué publié le 24 juillet. Pour eux, qualifier Ali Bongo de « dictateur » et laisser croire qu'on pourrait lui imputer « des massacres contre son peuple », sont « une injure et une diffamation d'une gravité majeure ». Dans ce même communiqué, ils ont fait savoir que Yannick Jadot recevra une convocation devant le tribunal correctionnel de Paris.
La plainte « a été déposée par les conseils et elle suit son cours », a indiqué jeudi la porte-parole du président gabonais.
(Avec AFP)
Plainte contre le porte parole de Eva Joly (EE-LV). Quelle mouche a piqué Ali Bongo ?
RépondreSupprimerEtrange cette réaction de l’Exécutif gabonais. S’il n’avait pas remis le couvert, les propos de Yannick Jadot accordés à Libération le 16 Juillet se seraient perdus dans les sables de la pré campagne électorale française pour 2012.
Pourquoi le clan au pouvoir au Gabon cherche t’il à tout prix à faire remonter à la surface des épisodes peu glorieux de l’ascension de leur maître au pouvoir et du comportement de l’ancien président défunt et de son Parti politique omniscient pendant ses 43 dernières années, des éléments qui eux même avaient été savamment enterrés par la partie de la Justice Française qui dépend du Pouvoir Exécutif?
Souhaitent ils maladroitement préparer leur repentance au peuple gabonais que le pouvoir PDG a pillé pendant ces 40 et quelques dernières années, à l’image de ce que l’Exécutif français a fait en laissant diffuser sur France2 (puis récemment sur LCP La Chaîne Parlementaire) des documentaires forts instructifs sur la prévarication de la Françafrique (maçonnique) sur les richesses des pays pétroliers africains (Gabon, Congo) ?
J’avoue ma perplexité sur cette décision.
RépondreSupprimerPeut être pensent ils pouvoir mettre un couvercle sur l’information grâce aux réseaux longuement tissés secrètement par l’amitié maçonnique internationale, à l’heure où les réseaux d’information sont mondiaux, et où chacun peut à son aise facebooker, twitter et écrire sur son blog à une large communauté d’internautes, à partir de son divan ou de la plage, les doigts de pied en éventail ?
Ont-ils oublié que Mme Joly qui est indirectement visée dans cette plainte connaît fort bien l’Afrique (Affaire Elf …) , et s’est fait une spécialité de la lutte contre la corruption ? Lutte contre la corruption qui est aussi un fer de lance de Barack Obama, Président des USA. Ont-ils oublié le discours d’Accra ?
Peut être l’exécutif gabonais – pour mettre en place son programme d’Emergence - a-t-il justement besoin d’assistance d’experts en lutte contre la corruption ? François Fillon n’a-t-il pas déclaré récemment à Libreville que la France « se tient prête à vous apporter son expertise chaque fois que vous le souhaiterez ». Dans ce cas, la formulation de demande de services à l’adresse de Mme Eva Joly n’est elle pas gauche et maladroite, si ce n’est vertement exprimée ?
Enfin, que penser des motifs exprimés qui expliquent le dépôt de plainte ?
« La présidence de la République gabonaise tient à préciser que cette action en justice constitue une première réponse aux nombreuses diffamations et préjugés mus par une ignorance profonde des réalités africaines, en général, et du Gabon, en particulier, de la part de certains médias et d’hommes politiques français qui, par voie d’amalgame, instrumentalisent, à leur bénéfice, des pays qui étaient traditionnellement dans la sphère d’influence française », conclut le communiqué.
RépondreSupprimerFaut il y trouver un parallèle avec la déclaration récente de Me Abdoulaye Wade au journal LaCroix, alors qu’il s’accroche à son poste pour un troisième mandat. «Mon départ créerait un chaos pire qu’en Côte d’Ivoire» ? Aujourd’hui samedi 23 juillet, au Sénégal, l’opposition et la société civile (ONG, syndicats) réunie sous la bannière M23 est appelée à manifester dans la rue.
Est-ce un message destiné à la société civile gabonaise (largement relayé par les médias) qui a malnené l’Exécutif ces dernières semaines à moins que ce ne soit destiné à l’opposition politique gabonaise ? Une menace pour tenter de les circonscrire au moment où ils expriment publiquement les risques d’explosion au Gabon, pour déni d’organisation d’élections crédibles et transparentes? Est-ce une menace aussi contre 70% des gabonais qui pensent, que même que les médias MSN, ABC (américains) qui ont osé décrire les choses autrement que ce que les médias bien pensants le faisaient ?
Dans ce cas, cela va faire du monde sur le grill et occuper les équipes du pouvoir exécutif. Ils vont pouvoir emprunter leurs avions et continuer leur cavalcade d’aéroports en aéroports, de limousines en limousines, d’hôtels de luxe en hôtels de luxe, aux frais de la princesse. Cela occupera aussi la justice gabonaise, dont on connaît la partialité. Mais peut il en être autrement quand tous les leviers sont entre les mains d’un Parti Etat ?
Puisque la plainte paraît lancée, les commentateurs de l’actualité africaine et gabonaise vont avoir la chance d’être affranchis – comme on dit au Gabon – des réalités gabonaises. Attendons la suite, cela va être sport. La boîte de Pandore est à nouveau ouverte.