Le président yéménite, blessé vendredi par des tirs d'obus, «se porte bien» selon la télévision d'Etat. Crédits photo : AMMAR AWA...
Le président yéménite, blessé vendredi par des tirs d'obus, «se porte bien» selon la télévision d'Etat. Crédits photo : AMMAR AWAD/REUTERS
Le palais présidentiel de Sanaa a été touché vendredi par deux obus, tirés
La violence est montée d'un cran vendredi dans la capitale yéménite. Le président en personne, Ali Abdallah Saleh, a été blessé par deux tirs d'obus contre une mosquée dans l'enceinte du palais présidentiel à Sanaa. Son premier ministre, Ali Mohamed Moujawar, a également été touché.
Le chef de l'Etat «se porte bien», a toutefois assuré la télévision d'Etat, qui dément une information d'une chaîne d'opposition selon laquelle il serait mort. «Le président Saleh a été légèrement touché à l'arrière de la tête», a précisé un haut responsable du parti au pouvoir CPG (Congrès populaire général). Le chef de l'Etat devrait même selon le ministère de la Défense «prononcer un discours dans les prochaines heures».
Sans les identifier, une source proche de la présidence a fait état de tués parmi les personnes présentes dans la mosquée. Parmi les personnes touchées figure également selon cette source le vice-premier ministre aux Affaires de la Défense et de la Sécurité, Rached Mohammed al-Alimi, qui a été «grièvement blessé et hospitalisé».
Pour le porte-parole du CPG, les tirs sont l'oeuvre des Hached, une tribu du nord de la capitale qui s'est retournée contre le pouvoir à la faveur des manifestations populaires qui durent depuis trois mois. Ils «ont franchi toutes les lignes rouges», a-t-il dit en accusant les partisans du cheikh Sadek al-Ahmar, le puissant chef de la tribu des Hached. «Les al-Ahmar se retrouvent désormais dans une situation difficile», a-t-il menacé.
Violents combats dans la nuit
Les affrontements entre les deux clans s'étaient poursuivis toute la nuit dans certains quartiers de la capitale dont Al-Hassaba, où se situe la résidence du chef tribal des Hached. Le quartier a vécu une quatrième nuit au rythme de violents bombardements dont aucun bilan n'était disponible dans l'immédiat. Le siège de la compagnie aérienne Yemenia, situé près de la résidence de cheikh Ahmar, et les locaux d'une chaîne de télévision contrôlée par son clan, ont été détruits après avoir pris feu dans les combats. Après une brève accalmie à l'aube, des affrontements aux obus et à la mitraillette avaient de nouveau éclaté dans le quartier en début de matinée.
À Taëz, à 270 km au sud de Sanaa, les forces de sécurité, appuyées par des unités de la Garde républicaine, ont tiré vendredi en l'air pour empêcher des dizaines de jeunes de se rendre sur la place de la Liberté pour la prière. À Sanaa en revanche, des centaines de manifestants réclamant le départ du président Saleh ont commencé à affluer vers la Place du Changement, près de l'université, pour une journée de «fidélité à Taëz», dont le sit-in permanent a été dispersé lundi par les forces de l'ordre au prix d'une cinquantaine de morts.
Sur le plan diplomatique, le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Abdellatif Zayani, dont la médiation au Yémen avait été suspendue le 23 mai après le refus du président Saleh de signer un accord de transition du pouvoir, a assuré poursuivre ses efforts en vue d'»un règlement «pacifique». Mais Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans, a continué à envoyer des signaux contradictoires sur ses réelles intentions. Ainsi son gouvernement a vaguement évoqué jeudi la possibilité de faire aboutir la médiation du CCG, alors que la présidence sénégalaise affirmait en soirée que le président yéménite lui avait demandé d'intervenir auprès de la France et des Etats-Unis en faveur d'un cessez-le-feu suivi d'élections auxquelles il ne se présenterait pas.source: le Figaro
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