Washington en "pourparlers" avec les talibans, selon Karzai

Le président afghan est le premier haut responsable à confirmer que des négociations sont en cours. Les États-Unis mènent des pourparlers av...

Le président afghan est le premier haut responsable à confirmer que des négociations sont en cours.

Les États-Unis mènent des pourparlers avec les talibans, a affirmé, samedi, le président afghan Hamid Karzai, premier haut responsable à confirmer officiellement des contacts à ce niveau. "Des négociations avec les talibans ont commencé. Ces pourparlers se déroulent bien", a déclaré Hamid Karzai lors d'une conférence à Kaboul. "Les forces étrangères, notamment les États-Unis, mènent elles-mêmes des négociations", a ajouté le chef de l'État afghan.

L'ambassade des États-Unis à Kaboul n'était pas immédiatement joignable pour commenter les déclarations du chef de l'État afghan. La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait appelé les talibans à prendre leurs distances avec al-Qaida, à renoncer à la violence et à reconnaître les autorités afghanes dirigées par Hamid Karzai.

Début juin, le secrétaire à la Défense, Robert Gates, avait estimé que la pression militaire sur les talibans pourrait mener à de "réelles opportunités" pour des négociations de paix avec les chefs des insurgés. "La possibilité de négociations politiques et d'une réconciliation pourrait suffire à offrir un espoir de progrès" vers un règlement pacifique, avait-il estimé. Mais il avait souligné que si les talibans voulaient prétendre jouer un rôle politique, ils allaient devoir accepter au préalable de ne pas gagner militairement face aux États-Unis et à leurs alliés, couper tout lien avec al-Qaida et rendre toutes leurs armes.

L'aide du Pakistan demandée

En visite récemment à Islamabad, le président afghan avait demandé au Pakistan, acteur incontournable d'un éventuel processus de paix, de favoriser l'accès des insurgés qui le désirent aux négociations. Le Premier ministre pakistanais, Youssuf Raza Gilani, avait assuré que son pays était prêt à apporter tout le "soutien voulu" par Karzai dans ce processus. Parallèlement, Kaboul a récemment demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de lever les sanctions imposées à une cinquantaine de responsables talibans, une demande perçue comme un signal envoyé aux chefs insurgés.

Et l'ex-président afghan Burhanuddin Rabbani, chef du Haut Conseil de la paix (HPC), créé à la mi-2010 par Hamid Karzai pour amorcer le dialogue, a récemment assuré qu'il avait eu des contacts avec les diverses composantes de l'insurrection. Parallèlement, plusieurs médias s'étaient fait l'écho depuis le début de l'année de "contacts directs" entre les États-Unis et certains responsables talibans. Les observateurs estimaient néanmoins que, si des contacts existaient, ils n'étaient qu'embryonnaires et qu'on était loin de pourparlers effectifs.source: le point