DAKAR - Le calme est revenu mardi matin à Dakar et dans ses banlieues, après une nuit d'émeutes où des manifestants en colère contr...
DAKAR - Le calme est revenu mardi matin à Dakar et dans ses banlieues, après une nuit d'émeutes où des manifestants en colère contre les coupures d'électricité ont saccagé ou incendié plusieurs bâtiments publics.
Aucun bilan n'était disponible dans l'immédiat sur d'éventuels blessés ou arrestations et sur les estimations des dégâts de locaux de la Société nationale d'électricité (Sénégal, publique), premiers cibles de manifestants.
De Ouakam (nord-ouest de la capitale) à Guédiawaye (est) en passant les quartiers populaires proches du centre-ville, des agences de la Sénélec, des édifices municipaux ou de l'Etat ont été attaqués, pillés par endroits, laissant voir des archives éparpillées, vitres cassées ou voitures calcinées.
Sur plusieurs voies, de nombreux restes de pneus ou branchages brûlés témoignaient des foyers allumés dans la nuit.
Des scènes similaires s'étaient produites la veille à Mbour, ville du littoral à environ 80 km au sud-est de Dakar, où les habitants ont affirmé être restés 48 heures sans électricité.
D'après la presse privée, des "émeutes des délestages" ont également eu lieu lundi à Thiès (ouest), Mbacké et Kaolack (centre).
Le Sénégal est en proie à des coupures régulières d'électricité depuis des mois, qui se sont aggravées ces dernières semaines, durant parfois deux jours d'affilée dans certaines zones. Ces délestages, qui touchent la plupart des villes, ont un impact négatif sur l'activité économique, en particulier pour les petits commerces, très nombreux au Sénégal.
Ces manifestations interviennent après des protestations d'ampleur à travers le pays, le 23 juin, provoquées par un projet de loi du président Abdoulaye Wade visant à permettre, dès février 2012, l'élection simultanée d'un président et d'un vice-président avec un minimum de 25% des voix au premier tour.
A Dakar, alors que ce projet controversé était discuté à l'Assemblée nationale, ces manifestations avaient tourné à l'émeute par endroits, faisant au total 102 blessés, dont 13 policiers selon la police.
Le président Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 11 ans, avait finalement renoncé à faire voter le texte.
Par AFP
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