Le titre de « verrue de la république » décerné au CRA (centre de rétention administrative) de Mayotte par le syndicat de policiers Uni...
Avant tout, la préfecture relève « le caractère insultant de ces propos envers les fonctionnaires de police qui travaillent sur ce site » et considère comme une amélioration la « baisse du temps de rétention pour les étrangers en situation irrégulière ( moyenne de 17h en 2010 et de 14h pour les cinq premiers mois de 2011) ». Ce qui a fait bondir le Resfim(réseau éducation sans frontière), pour qui « moins de temps au CRA, c'est autant de temps en moins pour réagir et faire sortir les mineurs » en citant l'exemple, datant de deux jours seulement, d'un bambin de 4 ans, qui <<a été rattaché à la voisine alors que le père est sur le territoire avec un jugement du tribunal lui accordant une carte de séjour ».
La présidente de la Cimade à Mayotte, Marie Ballestero, s'arrête également sur ce point. « En métropole, on se bat pour que les gens restent moins longtemps en rétention [certains passent plusieurs mois dans les centres de rétention, le temps que les procédures arrivent à leur terme, ndlr], ici, on aimerait qu'il y ait un temps minimum pour que les personnes retenues aient le temps de réagir et de faire valoir leurs droits ». Elle cite le cas tout récent de cet enfant qui a évité l'expulsion de justesse. Alerté par son père, la Cimade a contacté le proviseur du collège où l'enfant suit ses études, qui a alerté le vice-recteur, qui a alerté le préfet, permettant la libération du jeune après 48 heures au CRA.
Le père du mineur travaille à la préfecture. Personne n'est à l'abri.La préfecture énumère également la liste des travaux réalisés au CRA au cours des années 2009 et 2010 qui vont de la «rénovation des salles de rétention (peinture)» à la « pose de carrelage au sol dans la salle de rétention femmes/ enfants» pour qui on a créé un coin jeux, « lequel a très rapidement été dégradé». Elle cité également l'« installation d'un local de toilettes et de douches réservé aux femmes et aux enfants » et l'« installation d'un téléphone mural à cartes ». Pour la Cimade, comme pour le Resfim, « un coup de peinture et quelques fourchettes en plastique, on ne peut pas appeler ça une amélioration ».
En revanche, le problème de la literie ne semble pas encore résolu puisque « en raison de l'absence de literie (lits, matelas), [on a mis] à disposition des nattes », ce qui provoque l'ironie du Resfim qui constate « qu'avant 2009 », « on couchait à même le sol sans nattes ». Cependant, la préfecture, dans sa liste des projets pour 2011, prévoit l'« achat de 100 matelas pour remplacer les nattes, objets de dégradations volontaires systématiques ». Plus de 26.000 personnes ont transité par le CRA en 2010, un matelas est donc partagé par plus de 260 personnes. La Cimade tempête : « les matelas sont dégradés, donc on n'en met pas! »
Cette année encore, certains points noirs devraient disparaître, comme « la marche isolée à l'extérieur du CRA » ou «la porte de la cellule de mise à l'isolement » qui devrait être modifiée. Les sanitaires hommes et femmes, « régulièrement bouchés » seront refaits. Cette « marche isolée » attire également les commentaires de la Cimade qui ne voit pas « en quoi les personnes retenues sont concernées puisqu'elles n'ont pas le droit de sortir? ». D'ailleurs, « le centre de rétention n'est pas une prison! Les gens devraient pouvoir sortir! Un enfant n'a pas à être enfermé! C'est un lieu de semi-liberté ».
Enfin la préfecture confirme que « la capacité d'accueil est limité à 140 personnes, depuis le 7 juillet 2010 par la commission de sécurité ». La capacité officielle du CRA de Mayotte est de 60 places. Avec 140 personnes dans le centre, cela laisse en moyenne 1,47 m² par personne.
La construction du nouveau centre d'une capacité de 136 places -alors qu'on a déjà dû limiter à 140 le nombre de personnes retenues dans les locaux actuels- était prévue pour la mi-2007. Les appels d'offres viennent d'être lancés et, selon la préfecture, on devrait savoir au mois d'août de cette année à quel moment les travaux pourront débuter. Sa mise en service, déjà repoussée à juin 2012, paraît peu probable à cette date.
source:malango
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