Le dernier album de Nawal rend hommage aux Comores. PHOTO TONIA HAFTER Dans le cadre de l'année d'Outremers et des Rendez-vous au...
Le dernier album de Nawal rend hommage aux Comores. PHOTO TONIA HAFTER
Dans le cadre de l'année d'Outremers et des Rendez-vous aux Jardins 2011, et avec la participation de l'association MondOmélodie, Nawal se produira samedi. Cette chanteuse multifonctions, productrice, auteur, compositeur, interprète, maniant aussi bien la guitare, la flûte que des instruments plus traditionnels comme le daf (tambour sur cadre d'origine persane) et le gambusi (sorte de luth comorien), est la première musicienne des îles à se produire en public à travers le monde depuis plus de vingt ans. Elle chante aussi bien en français, anglais ou arabe, même si son répertoire est essentiellement en swahili.Ainsi, cette Comorienne de talent jongle habilement entre tradition et modernité, avec des musiques très métissées. Effectivement, sa musique, acoustique, allie subtilement des sons indo-arabo-persans, des polyphonies bantoues est africaines, des rythmes syncopés de l'Océan Indien et des chants soufis, tout en rappelant quelques musiques brésiliennes, notamment les débuts de Gilberto Gil. Ses influences sont donc multiples mais l'Islam, et plus particulièrement le soufisme (courant mystique, spirituel et ascétique), est la principale source d'inspiration de cette arrière-petite-fille du grand marabout El Maarouf. Elle nous entraîne dans son périple, entre Afrique et monde musulman, à travers les métissages de son archipel.
Sa voix, profonde et chaude, aux accents mystiques, ouvre un espace sacré, hors du temps qui lui permet d'ausculter l'état du monde et du public. Au fil des années, sa musique s'est dépouillée pour ne livrer que l'essentiel : elle est symbole à la fois d'enracinement et de communion. Ainsi, son dernier album, « Aman » (Paix intérieure), rend un très bel hommage aux quatre petits cailloux effervescents que sont les Comores.
Source :Sudouest