Les Comores célèbrent aujourd'hui, 16 juin à l'Ifere, la 21ème édition de la journée mondiale de l'enfant africain. Cette journé...
Les Comores célèbrent aujourd'hui, 16 juin à l'Ifere, la 21ème édition de la journée mondiale de l'enfant africain. Cette journée est organisée chaque année depuis 1991 par l'Union africaine en souvenir du massacre, le 16 juin 1976, de centaines d'enfants à Soweto en Afrique du Sud lors d'une marche pour leurs droits. "Tous ensemble pour des actions urgentes en faveur des enfants de la rue", est le thème choisi cette année par le Comité africain d'experts sur les droits et le bien-être de l'enfant (Caedbe). Par "enfant de la rue", le comité entend "toute fille ou garçon n'ayant pas atteint l'âge adulte et pour qui la rue est devenue la demeure habituelle et/ou la source de moyens d'existence". Le nombre d'enfants de rue dans le monde, bien que très difficile à chiffrer, est estimé à 120 millions (soit un enfant sur cinq selon des études du Bit et de l'Unicef), dont 30 millions en Afrique, majoritairement des garçons. C'est un phénomène récent aux Comores qui "est visible par exemple au marché de Volo-volo et qui concerne aussi les enfants non scolarisés et déscolarisés", fait remarquer Ismael Saadi, chargé de programme politique sociale à la représentation de l'Unicef aux Comores. En 2004, les autorités ont validé la Stratégie nationale sur la protection des enfants les plus vulnérables aux Comores (Snpevc) qui définit une dizaine de vulnérabilités auxquelles font face les jeunes du pays. "Aux Comores, les enfants de la rue ont pour la plupart d'entre eux des foyers ou un toit pour s'abriter mais fréquentent la rue pour gagner leur vie. Plusieurs de ces enfants participent à l'économie parallèle, en marge du secteur économique structuré", reconnait ce document qui ajoute que "le phénomène se concentre dans les centres urbains, mais se développe néanmoins en raison de la pauvreté croissante de la population. Ces enfants mal nourris et mal habillés s'adonnent à la mendicité, mais également à la prostitution pour pouvoir satisfaire leurs besoins". La pauvreté des ménages, l'absence d'encadrement familial, la maltraitance et la déscolarisation précoce d'enfants constituent les principales causes de ce phénomène. Ces enfants de la rue encourent des risques de santé élevés en raison du manque d'hygiène et d'une mauvaise alimentation. Lors de l'examen du rapport soumis par le gouvernement comorien en octobre 2000 au Comité sur les droits de l'enfant, ce dernier a recommandé "la mise en place de programmes spéciaux pour examiner la situation des enfants vivant et/ou travaillant dans la rue". Les différentes études réalisées jusqu'ici ont démontré l'absence de mesures prises par l'Etat pour lutter contre le phénomène des enfants de la rue. "La stratégie avait donné plusieurs pistes mais avec le manque de moyens et de ressources humaines, elle n'a pas pu être mise en œuvre", regrette Ismael Saadi. "Plus qu'une commémoration, la journée de l'enfant africain vise à interpeller tous les acteurs qui œuvrent en faveur de l'amélioration de la situation des enfants sur le continent et à conjuguer leurs efforts pour combattre les fléaux qui affectent la vie quotidienne des enfants. C'est l'occasion aussi pour les gouvernements, les institutions internationales et les communautés de se pencher sur la situation critique des enfants à travers l'organisation d'activités de promotion des droits de l'enfant'', estime Agnès Kabore Outtara, présidente du Caedbe. La commission de l'Union Africaine attend de chaque pays un rapport sur la commémoration de la journée du 16 juin 2011. Ce rapport pourrait, en plus des activités de commémoration de la journée, renseigner sur la situation exacte des enfants de la rue dans chaque pays. Le Caedbe dressera ensuite un bilan global et prendra toutes les dispositions nécessaires à son niveau pour accompagner les Etats à mieux protéger les enfants. Alwatwan
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