Après la mort des quatre jeunes samedi 21 mai, quelques habitants de Kawéni se sont retrouvés dimanche derni...
Après la mort des quatre jeunes samedi 21 mai, quelques habitants de Kawéni se sont retrouvés dimanche dernier pour débattre des difficultés du quartier. Dans le même temps, l'enquête tend à confirmer l'accident.
« Le feu est parti de l'intérieur du banga ». Pour Yves Dupas, vice-procureur de la République, l'enquête sur la mort par l e feu des quatre jeunes s'oriente vers l a thèse de l'accident. Des témoins importants, dont l a personne qui a pu ouvrir la porte, ont été entendus. Appuyées par les résultats des relevés scientifiques, l es circonstances du drame se précisent « Aucun accélérateur de feu, type essence, n'a été découvert sur les l ieux de l'incendie », précise le vice- procureur. Mais pour les habitants de Kawéni, qui se rassemblaient dimanche matin à l'école primaire de la Poste, l'hypothèse criminelle « est plus qu'une rumeur ». Le scénario est répété par tous : un cadenas sur la porte, une arrivée d'eau coupée et des «amis» des victimes qui reconnaissent être les auteurs de l'incendie. Cependant, aucun de ces éléments n'a fait l'objet de déposition devant les forces de l'ordre, déplore le responsable de la communication du commissariat de Mamoudzou. « Nous cherchons toujours l es témoins qui pourraient étayer l'hypothèse criminelle, mais malgré les « on dit », personne n'est jamais venu livrer une telle version devant l'autorité
policière, ce qui décrédibilise considérablement cette hypothèse ». Dès le lendemain de l'incendie, les jeunes accusés par la population on été entendus par les policiers ; rien n'a été retenu contre eux. Mais pour les représentants associatifs, les anciens du village et les quelques élus présents dimanche, l'enquête sur l a mort des quatre j eunes n'avance pas assez vite et surtout, ne va pas dans le bon sens. La rumeur d'un acte criminel exacerbe les tensions à l'encontre de la police, qui ne prendrait pas en compte cette possibilité. « J'ai l'impression que les policiers ne veulent pas entendre une autre version que celle de l'accident», confie une habitante, proche d'une des victimes.
Lors de cette assemblée de village, la volonté était, au-delà du choc subi par la mort des quatre jeunes, de trouver des réponses aux maux de Kawéni. Il a beaucoup été question de
l'encadrement des enfants et de ce que renvoie le quartier dans toute l'île : celui d'un nid de délinquance. « I l faut changer l'image de Kawéni », revendique une travailleuse sociale de la mairie de Mamoudzou. La demande est l égitime puisque comme le confirment les policiers, « il n'y a pas plus de délits qu'ailleurs, c'est même un des rares quartiers où il n'y a pas de barreaux à chaque fenêtre» Un mois après la mort d'une personne sans papiers à Doujani et les échauffourées du stade de Kawéni, l'incompréhension entre la police et la population du quartier atteint son paroxisme. Les dernières discussions, qui ont eu lieu dimanche soir, prévoient l'organisation, jeudi matin, d'une marche silencieuse. Selon les représentants du comité d'organisation, la manifestation n'est pas là « pour faire justice mais pour demander des réponses rapides de l'enquête et sensibiliser la population sur l'éducation de jeunes ». Les thèmes se mélangent et se chevauchent Le drame de l'incendie est associé
aux manques dont souffre l e quartier. Selon le porteparole du collectif de Kawéni, Mahamoudou Ahamadi « on n'a pas l'impression de faire partie de la commune de Mamoudzou, on appelle les autorités à améliorer l es infrastructures pour que lesgosses ne soient pas livrés à euxmêmes». Ce sentiment d'abandon n'est sûrement pas sans lien avec l es doutes des habitants sur l'enquête policière.
source:albalad
policière, ce qui décrédibilise considérablement cette hypothèse ». Dès le lendemain de l'incendie, les jeunes accusés par la population on été entendus par les policiers ; rien n'a été retenu contre eux. Mais pour les représentants associatifs, les anciens du village et les quelques élus présents dimanche, l'enquête sur l a mort des quatre j eunes n'avance pas assez vite et surtout, ne va pas dans le bon sens. La rumeur d'un acte criminel exacerbe les tensions à l'encontre de la police, qui ne prendrait pas en compte cette possibilité. « J'ai l'impression que les policiers ne veulent pas entendre une autre version que celle de l'accident», confie une habitante, proche d'une des victimes.
Un fossé qui se creuse
Lors de cette assemblée de village, la volonté était, au-delà du choc subi par la mort des quatre jeunes, de trouver des réponses aux maux de Kawéni. Il a beaucoup été question de
l'encadrement des enfants et de ce que renvoie le quartier dans toute l'île : celui d'un nid de délinquance. « I l faut changer l'image de Kawéni », revendique une travailleuse sociale de la mairie de Mamoudzou. La demande est l égitime puisque comme le confirment les policiers, « il n'y a pas plus de délits qu'ailleurs, c'est même un des rares quartiers où il n'y a pas de barreaux à chaque fenêtre» Un mois après la mort d'une personne sans papiers à Doujani et les échauffourées du stade de Kawéni, l'incompréhension entre la police et la population du quartier atteint son paroxisme. Les dernières discussions, qui ont eu lieu dimanche soir, prévoient l'organisation, jeudi matin, d'une marche silencieuse. Selon les représentants du comité d'organisation, la manifestation n'est pas là « pour faire justice mais pour demander des réponses rapides de l'enquête et sensibiliser la population sur l'éducation de jeunes ». Les thèmes se mélangent et se chevauchent Le drame de l'incendie est associé
aux manques dont souffre l e quartier. Selon le porteparole du collectif de Kawéni, Mahamoudou Ahamadi « on n'a pas l'impression de faire partie de la commune de Mamoudzou, on appelle les autorités à améliorer l es infrastructures pour que lesgosses ne soient pas livrés à euxmêmes». Ce sentiment d'abandon n'est sûrement pas sans lien avec l es doutes des habitants sur l'enquête policière.
source:albalad