Les élèves et étudiants comoriens ont encore une fois manifesté leur indignation face à la crise que connait l’enseignement public depui...
Les élèves et étudiants comoriens ont encore une fois manifesté leur indignation face à la crise que connait l’enseignement public depuis plus d’un mois. Mais pour la première fois, les jeunes issus des écoles privées ont rejoint leurs camarades du public pour marcher ensemble à Moroni. “Cette mobilisation n’est qu’un début”, a lancé entendre Youssouf du Collectif des élèves et étudiants comoriens, alors que Fawwaz a estimé que “la marche a bien réussi”. Ils avaient quitté le lycée de Moroni dans la matinée pour rallier la place de l’Indépendance.
L’itinéraire défini par les autorités les a conduits à traverser par Caltex et Mbuweni, puis les quartiers de Hadudja et de la Coulée avant de joindre Oasis et la corniche. Sur le parcours, certains jeunes ont voulu sortir de l’itinéraire pour se diriger vers le ministère de l’Education nationale et Beit-Salam. Le rassemblement devant la place de l’Indépendance a aussi été troublé avec l’intervention des forces de l’ordre. “Les gendarmes nous ont bousculés avec des tirs en l’air et des coups de matraque”, nous a déclaré Athoumani. Les hommes en uniforme voulaient disperser les jeunes, déterminés à investir le ministère des Finances. Cette dispersion “musclée” a conduit deux jeunes aux urgences de l’hôpital El-Maarouf.
Mounaward s’est blessé à la cheville en voulant échapper à la gendarmerie alors que Abdourassoul avait perdu connaissance. Cela fait déjà un mois que les enseignants ont décrété un arrêt des cours. Ils revendiquent l’application des nouvelles grilles indiciaires que les autorités cherchent à geler temporairement en raison de son importante incidence sur la masse salariale. Aucune solution sur la question n’est visible à l’horizon alors que le premier gouvernement du président Ikililou Dhoinine vient d’être mis sur pied.
Un groupe de jeunes s’est regroupé pour inciter les parties prenantes à mettre fin à cette crise. Ce collectif des élèves et étudiants comoriens du secteur public a ainsi mené, depuis le 28 avril dernier, des négociations avec l’intersyndical, avec le ministre de l’Education et même à l’Assemblée nationale. La solidarité des écoles privées qui n’ont pas fait cours hier pour participer à la marche a marqué une étape décisive de la crise.
Irchad Ousseine Djoubeire:alwatwan
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