La quatrième conférence des Nations unies sur les Pays les moins avancés (Conférence Pma IV) se tient du 9 au 13 mai 2011 à Istanbul. C...
La quatrième conférence des Nations unies sur les Pays les moins avancés (Conférence Pma IV) se tient du 9 au 13 mai 2011 à Istanbul. Cette conférence en Turquie a pour objectifs d’évaluer les résultats du plan d’action pour les pays les moins avancés adoptés à la troisième conférence de l’Onu sur les Pma à Bruxelles et d’adopter de nouvelles mesures et stratégies de développement durable pour la prochaine décennie. Un rapport publié fin mars par le Groupe d’experts des Pma met le doigt sur la marginalisation persistante des Pma au sein de l’économie mondiale. Présidé par Alpha Oumar Konaré, ancien président du Mali, et James Wolfensohn, ancien président de la Banque mondiale, le Groupe d’experts lance un avertissement contre les dangers graves qui pèsent sur la sécurité mondiale du fait des structures du monde à deux vitesses dans lequel vit l’humanité ainsi que de la perpétuation et de l’élargissement du fossé qui existe entre les pays développés et les économies émergentes, d’un côté, et les pays les plus pauvres, de l’autre.
L’objectif des négociateurs des quarante huit Etats inscrits sur la liste de la catégorie des Pma est d’obtenir du reste de la communauté internationale de nouvelles mesures leur permettant de construire et de développer les infrastructures. Ceci est dans le but de parvenir à une autosuffisance économique, faire reculer la pauvreté et créer des emplois décents. Pour y arriver, les Pma devront réaliser des progrès en matière de réformes économiques, de gouvernance et de mobilisation de ressources au niveau national.
Le diplomate malien Cheick Sidi Diarra, haut-représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a été nommé secrétaire général de la Conférence Pma IV. En 1971, la communauté internationale catégorise comme Pma, des pays distingués non seulement par une vaste pauvreté, mais aussi par la faiblesse structurelle des ressources économiques, institutionnelles et humaines de ces pays, souvent exacerbée par des contraintes géographiques. L’assemblée générale de l’Onu convoque donc la première Conférence sur les Pma en 1981 et la deuxième en 1990 à Paris pour répondre à leurs besoins particuliers. Les résultats de cette dernière ont été incorporés dans la “Déclaration de Paris“ et le plan d’action pour les pays les moins avancés pour la décennie des années 90.
Les Comores ont adhéré depuis 2008 aux principes de cette Déclaration de Paris et participent aussi à la deuxième enquête sur la mise en œuvre des principes de l’engagement international dans les Etats fragiles et les situations de conflits adoptés par l’Ocde en avril 2007. Le pays avait même organisé une consultation nationale à la mi-mars sur l’efficacité de l’aide au développement.
Quarante-huit chefs d’État et de gouvernement ont confirmé, à l’instar du président Sambi, leur participation aux travaux de la Conférence Pma IV, ainsi que vingt-quatre chefs de secrétariat et d’agences des Nations unies.
Alors qu’il se rendait en Turquie, le Chef de l’Etat a été reçu samedi par le président Kikwete de Tanzanie qui a indiqué que, comme par le passé, la Tanzanie a toujours apporté son soutien aux autorités comoriennes et ne manquera pas d’appuyer Dr Ikililou Dhoinine, que le peuple comorien a élu nouveau président de l’Union des Comores pour les cinq prochaines années. Les “pays les moins avancés“ (Pma), dont font parties les Comores, sont les pays les plus vulnérables de la planète sur le plan économique et comptent 645 millions d’habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté, et leurs populations devraient doubler d’ici à 2050. Economiquement vulnérables, avec de grandes difficultés sociales, ces pays représentent seulement un pour cent du commerce mondial.
Irchad Ousseine Djoubeire
Discours du Président AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI A la IV ème Conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins avancés (PMA)
Turquie du 9 au 13 mai 2011
- Son Excellence Monsieur Abdullah GUL, Président de la République de Turquie et Cher Frère,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
- Excellence Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,
- Honorables Invités,
- Mesdames et Messieurs,
C’est un grand plaisir pour moi, de me retrouver parmi vous, dans cette belle ville historique d’Istanbul, dans le cadre de cette quatrième Conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins Avancés.
Je voudrais, au nom de ma délégation et en nom personnel, adresser nos profonds remerciements et exprimer notre gratitude, à mon frère le Président de la République de Turquie, à son Premier Ministre, à son Gouvernement et à l’ensemble du peuple turc, pour tous les égards dont nous sommes entourés, depuis que nous avons foulé le sol de ce pays frère.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Cette Conférence est une excellente opportunité qui nous est offerte, pour évaluer ensemble, le niveau d’achèvement du Programme d’action de Bruxelles pour la décennie 2001-2010 et constater les progrès que nous avons pu réaliser dans nos pays respectifs durant cette période.
Je voudrais souligner, ici, que le programme d’action de Bruxelles n’est pas, à proprement parler, mis en œuvre en tant que tel dans mon pays, aux Comores, mais on s’est rapproché de celui de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté qui vise les même objectifs.
La situation socio-politique particulière qu’a vécu mon pays durant cette décennie, rajoutée aux problèmes structurels de l’économie nationale n’ont pas favorisé l’atteinte des objectifs fixées par le programme d’action de 2001-2010 des PMA adopté en mai 2001 à Bruxelles.
En effet, des nombreuses contraintes ont ralenti la mise en œuvre du Plan d’action de Bruxelles dans mon pays :
• Politiques d’abord, car la décennie 2001-2010 a été marquée par des évènements socio-politiques nés du séparatisme anjouanais de 1997. La résolution de cette crise séparatiste s’est effectuée à travers un processus de réconciliation nationale ayant abouti à des réformes profondes des institutions et de la vie politique des Comores.
• Economiques ensuite, car les changements politiques démocratiques intervenus en 2006 ont engendré des nouvelles orientations en matière de développement, différentes de celles du DSCRP traduites dans le plan d’action 2006-2009.
• Environnementales enfin, car la période 2004-2006 a été marquée par le cyclone Gafilo qui a détruit des infrastructures dont le coût est très élevé. Durant la même période, quelques éruptions volcaniques se sont produites en Grande Comore, la capitale du pays, provoquant la dégradation des terres agricoles.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Compte tenu de cette situation décrite ci-dessus, les recommandations au niveau national, vont se focaliser sur le Plan d’action 2010-2014 de la SCRP, récemment priorisé en avril 2011.
En effet, ce plan d’action est la synthèse des priorités sectorielles retenues au niveau national pour les quatre prochaines années en tenant compte des contraintes sectorielles rencontrées.
Ce Plan d’action 2010-2014 est composé de 32 programmes prioritaires répartis au sein des six axes stratégiques suivants :
o Stabiliser l’économie et établir les bases d’une croissance forte fondée sur l’équité ;
o Renforcer les secteurs porteurs en mettant l’emphase sur le renforcement institutionnel et une participation accrue des opérateurs économiques privés ;
o Renforcer la gouvernance et la cohésion sociale ;
o Améliorer l’état sanitaire de la population ;
o Promouvoir l’éducation et la formation professionnelle en vue d’améliorer le capital humain ;
o Promouvoir la durabilité de l’environnement et la sureté nationale.
La mise en œuvre effective de ce Plan d’action 2010-2014 nécessite, entre autres, la consolidation de la stabilité politique retrouvée ainsi que la réalisation d’un programme de Renforcement des capacités de tous les acteurs concernés.
Pour ce faire, un vaste programme de renforcement des capacités nationales, incluant à la fois le développement institutionnel et celui des ressources humaines de l’administration comme des acteurs du milieu rural et du secteur privé, doit être élaboré en complément de celui déjà opérationnel au niveau de l’administration.
Nous comptons, par conséquent, sur la communauté internationale pour nous accompagner dans ces efforts nécessaires pour un meilleur développement socio-économique des Comores.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de saisir cette opportunité, pour saluer mes homologues Chefs d’Etat et de Gouvernement, ainsi que tous les Chefs de délégations à cette Conférence à qui j’ai le plaisir de m’adresser pour la dernière fois en ma qualité de Président de l’Union des Comores.
En effet, le mandat que le peuple comorien m’a confié en 2006, touche à sa fin et le 26 de ce mois, j’aurai à transmettre le relais à mon frère le Président Ikililou Dhoinine, élu lors des dernières présidentielles, dans le cadre d’un scrutin libre, démocratique et transparent, salué par l’ensemble de la communauté internationale.
Je voudrais ainsi, saisir cette occasion en or qui m’est offerte par ce Sommet, pour réitérer mes sincères remerciements et ma très profonde reconnaissance à l’endroit des pays amis, notamment la Turquie, les organismes multilatéraux au premier rang desquels l’Union Africaine mais aussi la Ligue des Etats Arabes, la Conférence Islamique et l’ensemble de la Communauté internationale, pour le soutien constant qu’ils ont apportés à mon pays, tout au long de mon mandat à la Magistrature Suprême de l’Union des Comores.
Au nom de l’Union des Comores, j’exprime notre profonde reconnaissance et notre appréciation positive pour la solidarité multiforme dont nous avons bénéficiée tout au long de ces dernières années.
Mon pays étant la seule démocratie au monde, qui n’autorise pas le Président sortant à se représenter, après cinq ans d’exercice, je quitte mes fonctions, avec le sentiment du devoir accompli.
En effet, ayant hérité en mai 2006, d’un pays paralysé par les problèmes aussi bien économiques qu’institutionnelles, je suis heureux aujourd’hui, de léguer à mon successeur élu, qui fut ces 5 dernières années mon Vice-président, un pays stable, respectable et attrayant, qui offre de nombreuses perspectives d’avenir.
J’ose compter sur vous tous, Excellences, pour apporter votre appui et votre soutien à ces nouvelles autorités, en vue d’aider à la consolidation des acquis obtenus, pour un développement socio-économique effectif et durable des Comores.
Je vous dis au revoir et vous remercie.:alwatwan
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