Barack Obama a dit selojn CBS «qu'il ne diffuserait pas de photos de Ben Laden après sa mort pour prouver son dé...
Barack Obama a dit selojn CBS «qu'il ne diffuserait pas de photos de Ben Laden après sa mort pour prouver son décès». Crédits photo : AP/AP
Le président américain a décidé de ne pas diffuser d'images, décrites comme «atroces», de la dépouille du chef d'al-Qaida tué dimanche au Pakistan.
• La photo de la dépouille de Ben Laden ne sera pas diffusée
Barack Obama a tranché. Les États-Unis ne diffuseront pas les images de la dépouille du chef d'al-Qaida, tué dimanche lors d'une opération américaine au Pakistan, a affirmé mercredi CBS.
Selon la chaîne de télévision américaine, à laquelle le président a accordé un entretien qui doit être diffusée dimanche, Barack Obama «a dit qu'il ne diffuserait pas de photos de Ben Laden après sa mort pour prouver son décès».Alors que certains disent douter de la réalité de la mort de Ben Laden, la Maison-Blanche a hésité à publier des photos du corps. La crainte principale était que la diffusion de telles images suscite l'indignation de certains musulmans et donne du grain à moudre aux extrémistes. «Je serai franc, la publication des photos d'Oussama Ben Laden après cette fusillade est sensible, et nous évaluons la nécessité de le faire», avait déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney. La question est de savoir si une telle publication «sert ou dessert nos intérêts, pas seulement ici mais dans le monde entier», avait-il expliqué, ajoutant qu'il s'agissait d'une photo «atroce».
Le directeur de la CIA avait de son côté assuré mardi à la chaîne NBC News : «Je crois que personne n'a douté un seul instant qu'au bout du compte, une photographie sera présentée au public».
» Les photos de cadavres qui ont fait débat dans l'Histoire
• Ben Laden s'était préparé à fuir en cas d'attaque américaine
Les vêtements d'Oussama Ben Laden contenaient 500 euros en liquide et deux numéros de téléphone, révèle Politico. Pour les responsables des services de renseignement américains, c'est le signe que le leader d'al-Qaida était prêt à fuir à tout moment.
Questionné sur le nombre assez limité de gardes dans le complexe sécurisé d'Abbottabad, Leon Panetta, directeur de la CIA, a expliqué que l'islamiste pensait que son réseau d'informateurs était suffisamment puissant pour l'avertir à temps si les États-Unis planifiait de l'attaquer.
Selon Politico, cela expliquerait pourquoi les services américains n'ont pas prévenu le gouvernement pakistanais du projet d'attaque, les risques de fuite étant trop grands.
• Ben Laden n'était pas armé
Plus de vingt-quatre heures après la mort d'Oussama Ben Laden, les détails sur l'opération des Navy Seals ayant abouti à sa mort, ainsi que sur la traque conduisant à sa localisation, sont distillés au compte-gouttes. Parmi ceux-ci, et contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps, le fait que le chef d'al-Qaida n'était pas armé au moment de l'assaut. En revanche, il aurait résisté, selon les informations données par le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney. Résister ne requiert pas nécessairement une arme à feu, a-t-il pris soin de préciser. «Il y avait beaucoup de gens armés dans le complexe», a-t-il ajouté.
Interrogé mercredi au Sénat sur cette révélation, le ministre américain de la Justice, Eric Holder, a assuré que l'opération était «complètement légale et cohérente avec nos valeurs». Elle relevait d'un «acte de légitime défense nationale», a-t-il ajouté. «Il fallait partir du principe qu'il était une bombe ambulante», a avancé le sénateur républicain Lindsey Graham. «Exactement», lui a répondu le ministre.
L'une des filles de Ben Laden, âgée de 12 ans, livre une autre version des faits. Elle a affirmé aux services de renseignement pakistanais que son père n'a pas été tué au cours de l'assaut, mais fait prisonnier puis exécuté par les forces américaines, selon la chaîne al-Arabiya. Interrogé par l'AFP, un responsable des renseignements pakistanais a indiqué que la fille de Ben Laden «est celle qui a nous a confirmé qu'Oussama avait été tué par balle», mais sans plus de précisions quant à ses autres déclarations.
» BLOG - Ben Laden sans sa Kalachnikov AKS-74U
• Des documents saisis
Une dizaine d'ordinateurs et disques durs ainsi qu'une centaine de DVD, CD-Roms et clés USB, dont le contenu reste à exploiter, ont été saisis dans la résidence de Ben Laden, selon un responsable américain. Un groupe de travail ad hoc a été constitué pour exploiter les renseignements que ces dispositifs de stockage de données sont susceptibles de contenir, ce qui prendra de nombreux mois, selon des experts.
Les autorités pakistanaises ont affirmé mardi que des membres de la famille d'Oussama Ben Laden présents pendant le raid sont détenus par les services de sécurité. Ceux qui sont choqués ou blessés ont été hospitalisés. Toutes les personnes retrouvées dans la maison sont actuellement interrogées.
• Panetta se méfiait du Pakistan
Leon Panetta, directeur de la CIA. Crédits photo : Alex Brandon/AP
La déclaration du patron de la CIA va-t-elle tendre les relations déjà tendues entre les États-Unis et leur «allié de circonstance» pakistanais dans la guerre contre le terrorisme ? Dans un entretien accordé au magazine américain Time , le directeur de l'agence, Leon Panetta, affirme que Washington n'a pas informé Islamabad de l'opération contre Ben Laden car le Pakistan «aurait pu alerter» le chef d'al-Qaida de l'imminence du raid. «Nous avons décidé qu'une collaboration avec les Pakistanais risquait de mettre en péril la mission: ils auraient pu alerter les cibles», affirme Panetta dans cet entretien.
• Islamabad condamne une opération unilatérale
Sans réagir directement à ces propos, le Pakistan a exprimé mardi sa préoccupation devant l'opération américaine estimant que de telles «actions unilatérales non autorisées» ne devraient pas se reproduire. Le ministère des Affaires étrangères a d'ailleurs nié que les autorités du pays aient eu connaissance à l'avance de l'opération. «Ces actions sapent la coopération et représentent parfois aussi une menace pour la paix et la sécurité internationales», ajoute le ministère.
Le gouvernement pakistanais s'est également défendu des accusations selon lesquelles les mesures de sécurité draconiennes dans le complexe de Ben Laden auraient dû éveiller l'attention des autorités. Il a souligné que la hauteur des murs extérieurs était «conforme» à la tradition «de la sécurité et du respect de la vie privée» en vigueur dans le nord-ouest du pays. Le président Zardari a déclaré dans une tribune au Washington Post que l'élimination de Ben Laden était le résultat «d'une décennie de coopération et de partenariat entre les États-Unis et le Pakistan».
• La présence de Ben Laden n'était pas avérée
Dans l'entretien à Time Magazine, Leon Panetta explique aussi que la présence de Ben Laden dans la résidence d'Abbottabad n'était pas totalement avérée. Il évoque des «preuves indirectes». Les satellites américains n'avaient pas réussi à identifier Ben Laden ni aucun membre de sa famille, en dépit de tous les renseignements qui avaient permis de remonter jusqu'à cet immeuble. Les analystes de la CIA estimaient entre 60 à 80% les chances que le chef d'al-Qaida se trouvent là, selon lui.
Il affirme aussi que la possibilité d'un bombardement de la résidence ou de frappes à l'aide de missiles ont été envisagées puis écartées par crainte des dommages collatéraux. La mission donnée par Panetta au patron des forces spéciales était la suivante : «Allez chercher Ben Laden et si Ben Laden n'y est pas, foutez le camp».
• Les renseignements afghans à l'oeuvre
Un responsable afghan a par ailleurs affirmé que la résidence dans laquelle se trouvait le chef d'al-Qaida avait été signalée aux États-Unis par l'agence afghane de renseignement (NDS). Selon lui, des agents afghans, agissant à partir d'un camp de réfugiés proche, avaient noté des «mouvements suspects autour de la maison». Les États-Unis ont de leur côté dit avoir découvert la maison d'Abbottabad en août, après avoir repéré, en 2007, un messager d'Oussama Ben Laden et patiemment remonté sa trace.
(Avec AFP, AP et Reuters)
COMMENTAIRES