Photo alwatwan L'Ile de Mwali a vécu une matinée historique en ce 29 mai 2001 : l'arrivée à Fomboni du premier Président de la Ré...
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L'Ile de Mwali a vécu une matinée historique en ce 29 mai 2001 : l'arrivée à Fomboni du premier Président de la République natif de l'ile, depuis l'accession des Comores à l'indépendance.
L'accueil qui lui a été réservé à l'aéroport de Banda-Salam a donné la mesure de l'attente et de l'impatience des Mohéliens.
A sa descente d'avion, vers 08 H 50, le nouveau Président de l'Union des Comores a été accueilli par ses trois Vice-présidents : SEM Fouad Mohadji, SEM Noudrine Bourhane et SEM Mohamed Ali Soilih, le Vice-président de l'Assemblée Nationale M. Djaé Ahamada ainsi que le Gouverneur de Ngazidja et une forte délégation de Mohéliens résidant à Ngazidja, de Grands-comoriens et d'Anjouanais, qui l'ont précédé dans l'ile la veille.
Le Gouverneur de l'Ile de Mwali, M. Mohamed Ali Said, le Président et les membres du Conseil de l'ile, les autorités locales, les cadres de l'Administration et les notables, ainsi qu'une immense foule étaient également présents à l'aéroport où un détachement de l'AND a rendu les honneurs et exécuté l'Hymne national.
C'est toutefois à la Place de l'indépendance de Fomboni où devait se dérouler la cérémonie officielle que la population de l'ile s'était donné rendez-vous.
Entre les chants traditionnels, les danses folkloriques et la musique de l'Armée, sont arrivés, à tour de rôle, les autorités civiles et militaires et les officiels, notamment le Commandant Régional de l'AND, le Colonel Arifi, le Chef d'Etat-major de l'AND, le Colonel et la Première dame.
Il était 09 H 45 quand le Président de la République est arrivé Place de l'Indépendance pour passer en revue les troupes de l'AND après l'exécution de l'hymne national et avant de s'installer à la tribune officielle, sous les applaudissements et les youyous de femmes.
Comme à l'accoutumé, la cérémonie a commencé par la Fatiha prononcée par M. Mahamoud Mansour et la lecture du Saint Coran, d'abord par M. Faissoil et ensuite la lecture collective de la Sourate Yasin en guise de protection pour le pays et le Chef de l'Etat.
Deux discours seulement ont été prononcés : celui du notable Soilih Mohamed qui parlait au nom de la population et celui du Chef de l'Etat.
Le porte parole de la population s'est adressé à l'assistance pour dire, de prime abord que ce n'était pas un jour de discours mais un jour pour rendre grâce à Allah qui a dit vrai dans le Coran lorsqu'Il a promis : « certes Allah est avec les endurants ».
Ba Soilih, comme l'appellent affectueusement les Mohéliens, a remercié l'Ile d'Anjouan, l'Ile de Ngazidja et l'opposition de Mwali, pour les efforts qu'ils ont déployés afin que l'Ile de Mwali puisse bénéficier à son tour de la présidence tournante instaurée par la Constitution. « Grace à vous, Mwali a rompu un jeûne de 36 ans » s'est-il exclamé.
M. Soilih Mohamed a proposé d'appeler désormais le Chef de l'Etat « Ikililou Mohamed Ali Saïd » et le Gouverneur de l'ile « Mohamed Dhoinine », manière de traduire la façon dont la population souhaite voir l'entente entre l'exécutif insulaire et les autorités centrales.
Il a appelé tous le Mohéliens à protéger l'unité nationale et les habitants des autres iles à les aider dans ce sens pour préserver la paix et la concorde nationale.
Le notable Soilih Mohamed a terminé son propos en rappelant le discours prononcé lors de son investiture par le Chef de l'Etat qui a affirmé sa ferme détermination à être le Président de tous les Comoriens. Ba Soilih qui a salué cette posture, a toutefois défini ces Comoriens comme « ceux qui acceptent leur comorianité et portent la kofia nationale, non pas ceux qui portent encore le casque colonial »
Après un intermède de poésie, chanté par Mme Taati Abdou et l'Hymne national, le Président de la République a pris la parole pour s'adresser à ses « frères de Ngazidja, de Mwali, de Ndzouani et de Maoré » d'abord pour leur souligner le caractère historique de l'événement. Il a ensuite loué le Seigneur pour l'honneur d'avoir été choisi Président de l'Union des Comores.
Le Chef de l'Etat a rappelé à ses compatriotes, que les élections étaient terminées et qu'il fallait « tous se mobiliser pour œuvrer en faveur du développent du pays ».
Le Président Ikililou DHOININE, a remercié et félicité les Mohéliens résidants dans le pays et ceux de la diaspora et les a appelé à rendre grâce à Allah et à démonter aux compatriotes de l'ensemble du pays, leur capacité à bien diriger les Comores.
« J'ai pris mes fonctions depuis avant-hier et j'entends honorer le rang qui est le mien en restant le Président de tous les Comoriens » a déclaré le Chef de l'Etat expliquant que pour cela qu'il souhaite que ceux qui l'ont soutenu appuient l'ouverture politique qu'il prône vers l'ensemble des formations et des personnalités politiques.
Le Président de la République a remercié l'AND et les forces de l'ordre, pour tous les efforts fournis en vue de protéger les Comoriens et leurs biens sans discriminations : « cela vous fait honneur et est en conformité avec le serment que vous avez prêté » a-t-il souligné.
Le Chef de l'Etat a ensuite tenu ces propos à l'attention des Gouverneurs : « c'est par la concertation que nous réussirons. Notre union doit être politique et doit également se concrétiser par une unité de vue et d'action. C'est ainsi que nous redonnerons confiance à nos compatriotes. »
Dr Ikililou DHOININE a réitéré à sa volonté de « maintenir à leur postes ceux qui aident leur pays » tout en rappelant qu'en tant que Magistrat Suprême du pays, il n'a aucune préférence entre les fils et les du pays.
Pour lui, la construction du pays pour le doter de centres hospitaliers, de routes, d'eau potable et d'électricité, nécessite le recours à toutes les compétences de ceux qui souhaitent aider leur pays, notamment par le suivi de la Conférence de Doha « qui ne doit pas être comme la Conférence de Maurice »
« Notre pays est béni : nous avons la meilleure huile d'Ylang et la meilleure vanille. Il nous reste à les mettre en valeur ». Pour cela le Chef de l'Etat a appelé les Gouverneurs à se mettre au travail avec lui « dès demain car la tache qui nous attend est lourde ».
Pour sa part, il entend mettre en place son Gouvernement « dans peu de temps » en lui assignant comme priorité la Restructuration de l'Administration pour instaurer une gestion saine des finances publiques et lutter fermement contre toute forme de corruption.
« J'ai dors-et-déjà appelé les Directeurs des Douanes de Ngazidja, de Mwali et de Ndzouani. Ce que je leur ai dit est valable pour toutes les directions de l'Administration : « je n'ai pas de famille en ce qui concerne la gestion du bien public et vous ne devez en aucun cas, écouter ceux qui viendraient faire valoir un tel titre pour obtenir des faveurs »
J'ajoute aujourd'hui à leur intention à tous : Vous devez gérer les biens de l'Etat et les finances publiques dans le respect de la Loi »
Aux travailleurs de notre pays, Le Chef de l'Etat a rappelé ceci : « nous travaillons tous pour nous-mêmes et pour notre pays. Nous devons rechercher ensemble des solutions pérennes à nos problèmes de salaires, notamment trouvant les voies et moyens d'augmenter les recettes de l'Etat. Nous devons donner une bonne image de nous-mêmes et de notre pays aux investisseurs qui s'intéressent à notre pays et qui acceptent de travailler chez nous dans un esprit gagnant-gagnant. C'est dans notre intérêt à tous »
Dr Ikililou DHOININE a ensuite abordé la question de Mayotte pour appeler au dialogue « avec nos frères mahorais avec qui nous avons nos liens de sang, de religion et avec qui nous devons trouver un modus vivendi » Il a dit espérer que la puissance coloniale comprenne cela et accepte de lever les barrières contre les visites familiales, les échanges, le commerce et la vente de produits dans les deux sens. Le Chef de l'Etat s'est dit heureux de la délimitation récente des frontières du pays, par les instances des Nations Unies. « Cela a clarifié les choses et je souhaite cela aide aussi à la recherche de solutions ».
Le Président de la République a terminé son discours en remerciant, une fois encore, l'assistance et prononcé trois mots pour conclure : s'unir, servir et travailler.
La cérémonie s'est clôturée à 11 H 15 par une parade militaire exécutée par une unité de l'Armée Nationale de Développement.source:beit salam
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