Cette fin de matinée de jeudi verra Ikililou Dhoinine devenir le septième président élu des Comores en trente six ans d'indépendance. L...
Cette fin de matinée de jeudi verra Ikililou Dhoinine devenir le septième président élu des Comores en trente six ans d'indépendance. L'évènement aura lieu au palais du Peuple à Moroni. Le vice-président sortant sera porté à la magistrature suprême de l'Etat pour les cinq prochaines années. Le très prochain président devra prêter serment aux alentours de 10h30 en compagnie des ses vice-présidents Fouad Mohadji, Mohamed Ali Soilihi et Nourdine Bourhane. La cérémonie sera marquée par la présence de plusieurs délégations de hautes personnalités venues des quatre coins du monde.
Du Qatar à l'Australie en passant par Cuba ou Madagascar, le monde vient honorer l'investiture du troisième président de l'Union depuis le nouvel ensemble comorien de 2001. Madagascar sera le seul pays dont la délégation sera présidée par un chef d'Etat, avec l'arrivée ce matin du chef de la haute autorité de transition sur la Grande île, Andry Rajoelina. Le Nigéria a envoyé son ministre des Affaires étrangères, l'Egypte a désigné le vice-ministre des Affaires étrangères et le Soudan a délégué un conseiller du président. L'Emir du Qatar, le Roi du Maroc et le Roi d'Arabie Saoudite seront représentés par des ministres d'Etat.
La Chine a dépêché son vice-ministre de l'Education pour représenter son milliard d'habitants, le Tchad est représenté par une délégation d'une vingtaine de personnes dirigée par son premier ministre alors que la Première dame de Tanzanie est à la tête de la délégation de son pays. D'autres pays comme l'Allemagne, la France, les Etats-Unis, le Japon, etc., seront également présents, tout comme les organisations internationales et les Ong qui vont envoyer des représentants à cette cérémonie qui va marquer doublement l'histoire politique des Comores indépendantes.
En effet, pour la première fois un Comorien natif de l'île de Djumbe Fatima, la plus petite des quatre îles de l'archipel, Mohéli, devient président de la République. C'est aussi la troisième fois seulement, en un peu plus d'un tiers de siècle, qu'a lieu un passage de témoins entre présidents de la République. Le président Azali avait déjà laissé la place en 2006 au président Sambi élu à l'issu d'une élection démocratique, avant le passage à témoin entre Saïd Mohamed Djohar, Papa Djo et Mohamed Taki Abdoulkarim.
Cette cérémonie d'investiture du président Ikililou sera aussi l'occasion pour les nouveaux gouverneurs investis lundi dernier de prendre part à leur tout première cérémonie officielle. Elle marque également le début des mandats de ces élus du 26 décembre 2010 qui auront le destin des Comoriens pour les cinq années à venir. Le président Sambi cède désormais les clefs de Beit-Salam et de l'ensemble du pays à celui qui a été depuis 2006 son vice-président. Le président Ikililou, qualifié de réservé, sera bien observé par la population mais aussi par les partenaires au développement.
Il aura, entre autres, à gérer le contentieux franco-comoriens sur l'île de Mayotte qui vient de connaitre un de ses crises à répétition il y a peu, à programmer le suivi à la conférence de Doha, à clarifier ses positions sur le débat houleux sur les investissements étrangers, sur la question particulière de la plate-forme des télécommunications internationales avec l'affaire dite de Vocalpad. Sur le plan politique, le premier président de la République mohélien de l'histoire aura à honorer ses promesses de campagne d'instauration de l'unité et de la paix entre les autorités de l'Union et des îles que toute la population appelle de ses voeux. Plus que tout, dès demain matin, Ikililou Dhoinine, aura la lourde charge d'éviter au pays une année scolaire blanche que fait craindre la très dure grève des enseignants de l'école publique.
Irchad Ousseine Djoubeire:alwatwan
COMMENTAIRES