L’unique aéroport de l’île d’Anjouan a été bloqué jeudi matin, suite à un préavis de grève adressé quelques jours auparavant au gouvernemen...
L’unique aéroport de l’île d’Anjouan a été bloqué jeudi matin, suite à un préavis de grève adressé quelques jours auparavant au gouvernement de l’île par la direction de l’établissement.
Anthoumani Combo, directeur de l'aéroport de Wani à Anjouan
Anthoumani Combo, directeur de l'aéroport de Wani à Anjouan
Des discussions se poursuivent depuis entre celle-ci et l’autorité insulaire, mais une solution définitive à la revendication des grévistes n’est apparemment pas encore trouvée, même si l’arrêt de travail de jeudi n’avait duré que quelques heures.A l’origine de la colère d’Anthoumani Combo,
le directeur, et de son personnel, une décision conjointe des commissariats aux transports et aux finances, de bloquer l'accès aux fonds de fonctionnement. « Il y a quelque temps, le commissaire aux transports et celui des finances ont signé une note conjointe qui ordonnait à la Société Nationale des Postes et des Services Financiers (SNPSF) de refuser à la direction de l’aéroport le retrait d’argent du compte de l’établissement. La même injonction a été faite au trésor public de l’île. La note nous interdit également de dépenser le moindre sou tiré des recettes de l’aéroport, et de verser le tout au trésor. Cela empêche le fonctionnement de l’établissement. C’est cela qui nous a conduit à la grève », dixit Anthoumani Combo. Et pourquoi donc cela ? Combo continue ainsi son explication : « Les commissaires disent que notre gestion financière de l’établissement échappe à leur contrôle. Mais la vérité, il faut la chercher ailleurs : c’est une histoire d’emplois fictifs. Il y a ici cent vingt stagiaires qui ont fini leur stage mais que notre autorité de tutelle continue à vouloir entretenir, malgré que nos recettes ne soient pas en mesure de supporter cette charge. » Les cent vingt stagiaires engloutiraient par mois la bagatelle de sept millions de francs, tandis que les recettes mensuelles de l’aéroport tourneraient autour de quinze millions.
A défaut d’avoir pu joindre les commissaires concernés, ni d’avoir vu les notes en questions, la version orale du directeur reste difficilement jugeable. Mais l’une des prétendus stagiaires nous livre une variante de l’histoire aux antipodes de celle donnée par le directeur. « D’abord, beaucoup d’entre nous ne sont plus stagiaires, mais contractuels [ils ont été recrutés par la précédente direction]. Ensuite, le directeur ment : c’est vrai que les commissariats de tutelle ont émis ces notes, mais elles ne sont pas motivées par notre cas. C’est plutôt parce que ces deux autorités ne reconnaissent pas la légitimité de ce directeur. C’est une autre personne qui a été proposée à ce poste, mais lui, il a été mis en place par un lobby de Waniens (habitants de Wani, ndlr). Car les Waniens [qui représentent une part déterminante de l’effectif du personnel] refusent la nomination d’un autre directeur qui ne soit pas de Wani. » Et, plus surprenant encore : « Les stagiaires étaient effectivement partis, mais c’est à cause de lui encore s’ils sont revenus, car, après leur départ, il est revenu derrière pour rappeler les waniens, et seulement les stagiaires d’origine wanienne ! »
Etranges rumeurs, tout de même !
(Source : Malango Actualité)
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