Assoumani Azali, Navin Ramgoolam et Thabo M’beki Des promesses fermes de financement d’un côté et des garanties de l’autre : la confére...
Assoumani Azali, Navin Ramgoolam et Thabo M’beki |
Des promesses fermes de financement d’un côté et des garanties de l’autre : la conférence des bailleurs de fonds pour les Comores, jeudi, à Grand-Baie, Île Maurice, a atteint ses objectifs. Les pays donateurs promettent au total 200 millions de dollars pour le décollage économique de l’archipel qui, en contrepartie, s’engage à respecter les règles démocratiques.
De notre correspondant à Port-Louis
Qualifiée de réunion de tous les espoirs par le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, la conférence a satisfait les Comoriens et les institutions internationales. «C’est un succès», a déclaré Azali Assoumani après la réunion. «C’est un bon début», a renchéri le président sud-africain, Thabo Mbeki qui a coprésidé la réunion avec le Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam.
Les donateurs ont promis un financement direct de 140 millions de dollars et le reste sous forme de programmes d’aide et d’assistance technique. La France est plus gros bailleur de fonds. Elle promet 65 millions d’euros sur quatre ans. Viennent ensuite l’Union européenne qui a annoncé 37 millions d’euros pour la période 2006-2010, l’Afrique du Sud qui en propose 5 millions et l’île Maurice, 1 million. D’autres pays comme la Chine et l’Inde se sont surtout engagés à apporter une assistance technique ou à améliorer les infrastructures du pays.
Moroni avait plaidé pour un montant de 265 millions d’euros afin de mener à bien son plan d’action 2006-2009 et 65,5 millions d’euros pour an. Une somme destinée à alléger la pauvreté et relancer l’économie du pays dont le poids de la dette est de 264 millions de dollars. «Tout reste faire dans ce pays, en particulier dans les secteurs de la santé et de l’éducation», soutient James Bond, représentant de la Banque mondiale, dans l’océan Indien.
«On ne voudrait pas jouer les prolongations»
L’enjeu est aussi politique. Le président Azali s’est engagé à respecter à la lettre le processus électoral comorien qui a commencé en 2001 par la ratification de la constitution des l’Union des Comores. Elu pour quatre ans non renouvelables à la présidence de l’Union des Comores en 2002, Azali arrive au terme de son mandat au printemps 2006.
«Je voudrais rassurer tout le monde : notre intention c’est de faire mieux. Je me demande pourquoi les gens sont inquiets alors qu’en 2001, 2002 et 2004, les élections se sont très bien passées. Il n’y a pas de raison pour que les présidentielles ne se passent pas aussi bien. Nous voulons faire mieux, et surtout on ne voudrait pas jouer les prolongations. Nous devons faire tous les efforts pour que ces élections aient lieu dans les délais impartis pour éviter des scénarios que nous avons vus ailleurs», a assuré le président Azali.
Le président Sud-africain, Thabo Mbeki, se dit confiant. «Le comportement des dirigeants comoriens prouve qu’ils veulent respecter les engagements pris. Je pense que le reste du monde a aussi compris qu’il y a un ferme engagement de la part du président Azali. Sinon, il n’y aurait pas eu de promesses de financement aussi importantes», a déclaré le président sud-africain.
Il a annoncé que l’Union africaine (UA) enverrait des observateurs pour le scrutin présidentiel. «Mais il est important, devait-il insister, que ces élections se tiennent dans les meilleures conditions. A ce titre, l’Union africaine a déjà envoyé une mission aux Comores pour voir quelles sont les conditions requises pour que ces élections soient libres et honnêtes. Certainement, nous enverrons des observateurs pour les élections. Mais nous voulons nous assurer que tout le processus électoral se passe bien, afin que les gens ne disent pas, oui, le jour du scrutin le vote était libre, mais la campagne électorale ne l’était pas.»
Les principales conditions posées par les bailleurs de fonds sont le respect des règles démocratiques par Moroni, la tenue de présidentielles libres et transparentes l’année prochaine, une gestion plus rigoureuse des affaires publiques, le respect des institutions, l’opposition et des acteurs sociaux. «Nous sommes généreux, mais exigeants», avait rappelé à l’ouverture de la conférence la représentante de la Commission européenne, Claudia Wiedey.
Par Abdoolah Earally - RFI
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