La Fédération du Secteur Privé Comorien s’insurge contre les propos tenus par Bashar Kiwan paru dans le quotidien Albalad du 27 avril 2011....
La Fédération du Secteur Privé Comorien s’insurge contre les propos tenus par Bashar Kiwan paru dans le quotidien Albalad du 27 avril 2011.
En effet, tout au long de son éditorial, il a dressé un réquisitoire contre le gouvernement comorien. Sous d’autres cieux, aucun investisseur local ou étranger aussi puissant soit-il n’aurait tenu un tel discours contre un gouvernement. La Fédération du Secteur Privé Comorien a toujours soutenu les initiatives privées d’où qu’elles viennent dans le respect des règles et lois de ce pays. Elle a montré, à chaque fois que c’était nécessaire, sa disponibilité à défendre les intérêts des opérateurs locaux et étrangers.
Elle continue à croire que l’investissement direct étranger pourrait être une source de développement économique de ce pays à condition qu’il ne vienne pas déstructurer le tissu économique local. La Fédération du Secteur Privé Comorien ne partage pas complètement la politique du gouvernement comorien en matière d’investissement direct étranger. Les cas de Hss et Comoro Combined Group nous interpellent quant à l’avenir des entreprises locales du secteur du concassage et des travaux publics. Toutefois, elle ne peut pas accepter que des investisseurs étrangers s’attaquent à notre gouvernement avec des propos qui frisent l’infamie.
Dans son éditorial, Bashar Kiwan parle avec un ton discourtois. Il déclare qu’“un opérateur de télécom étranger serait venu proposer de l’argent rapide au gouvernement et avec une légèreté sans égale, on décide de nous retirer notre licence pour l’intérêt du pays“. Nous pensons qu’il est temps que le gouvernement comorien sorte du mutisme et réponde aux allégations qui lui sont faites. Plus loin, dans le même texte, M. Bashar s’iterroge : “si le gouvernement reçoit un million d’euro d’un opérateur étranger va-t-on lui retirer l’Hôtel Itsandra?“ Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Nous sommes étonnés que ce soit le groupe Cgh qui s’attaque au gouvernement de la sorte, un groupe qui a bénéficié de toutes les largesses pour faciliter son installation. Des largesses qui dépassent le cadre attractif de notre code des investissements. Certains avantages frisent le ridicule et ne respectent aucun règlement ni lois. Le groupe CGH s’est vu octroyé des missions de services publics telles que la vente de la nationalité comorienne (citoyenneté économique) et qui plus est le même groupe impose au gouvernement les conditions de décaissement. En matière de télécommunication, une licence lui a été accordée en échange de la construction de quatre ports secondaires.
Ces derniers n’ont jamais été construits et d’ailleurs s’ils avaient vu le jour, le même groupe allait s’occuper de leur gestion comme si la licence était gratuite. Aujourd’hui, si le gouvernement veut dénoncer ledit contrat, Bashar Kiwan brandit la menace des pénalités à payer par le gouvernement alors que son groupe a failli à ses responsabilités et n’a jamais tenu ses promesses. Pour nous, la légèreté c’est ce qui entoure la majeure partie des contrats que le groupe CGH a signés avec le gouvernement.
D’ailleurs, nous demandons au gouvernement de la transparence dans les contrats qu’il signe avec les investisseurs étrangers. Les contrats qui défraient la chronique ces derniers jours démontrent combien nos gouvernants se laissent embarqués dans des projets dont les objectifs ne sont pas clairs. Il serait opportun et urgent que le gouvernement soutienne les entreprises locales, leur donne les possibilités de grandir pour être le rempart de l’économie de ce pays et favorise leur développement pour devenir des fiertés nationales.
L’ingratitude du groupe Cgh est normale puisque le gouvernement comorien lui a mis sur un piédestal sans qu’il ait montré ses preuves et n’a jamais traité un investisseur local avec tant d’égards. La Fédération du Secteur Privé Comorien condamne avec fermeté le ton utilisé par Bashar Kiwan dans son texte, exige du groupe Cgh le respect des institutions de ce pays et exhorte le gouvernement à avoir un comportement responsable dans la négociation des contrats et conventions avec les investisseurs étrangers et ce pour l’image, l’intérêt et la dignité de ce pays.
Le secrétaire général Kamal Abdallah:alwatwan