Najda ne devrait pas demander une somme colossale à Bachar...C'est une mauvaise idée ! 100 millions, une demande excessive qui sème le doute et passe.
Affaire Bachar : 100 millions, une demande excessive qui sème le doute et passe mal à l'opinion
Elle ne devrait pas demander une indemnisation de 100 millions FC, l'équivalent de 200 000 €, à Bachar. C'est une mauvaise idée. Premièrement, Bachar ne pourrait pas réunir une telle somme. Deuxièmement, cela s’apparente à une rançon réclamée à un otage.
Les Comoriens ont perdu confiance en leur justice ces derniers temps. La majorité de la population, bien que déboussolée par cette "Bachargate", perçoit Bachar comme une personne enlevée, au même titre que d’autres détenus dont la durée d’incarcération et la libération dépendent d’un simple clic du pouvoir.
La demande de cette somme, présentée par le clan de Nadjda comme une réparation en cas d’inculpation confirmée, est très mal vue. Pire, elle est perçue comme un chantage qui discrédite toute la démarche. Pour certains, cela suscite même de l’empathie envers Bachar, qu’ils finissent par considérer comme une victime.
Si la justice donne raison à madame la Commissaire au Plan en obligeant Bachar à payer cette somme, elle pourrait être perçue comme une femme cherchant à s’enrichir avec son mari sur le dos d’un prisonnier.
L'HONNEUR COMME ARME , PAS L'ARGENT COMME OBJECTIF
Madame Nadjda devrait plutôt demander des excuses officielles, écrites et orales, des regrets publics de la part de celui qui l’a insultée et diffamée gratuitement. Bachar doit laver l’honneur de cette dame, qu’il ait été manipulé ou non, ou même s’il a agi de mauvaise foi pour détruire l’image de la famille de Nadjda.
Elle pourrait également lui demander de participer à une lecture de Hitima, en affirmant devant le Coran que ses propos étaient mensongers, manipulés, et que s’il récidive, Allah se chargera de son sort.
C’est la voie à suivre pour que Nadjda se hisse au-dessus d’une mêlée confuse. En procédant ainsi, elle discréditera tous les influenceurs qui propagent des mensonges sans preuve.
Si Bachar refuse et ne dispose d’aucune preuve ni source ni commanditaire pour justifier ses accusations, alors seulement Nadjda pourrait demander des sanctions judiciaires sévères. Mais pas d’argent à l’exception, éventuellement, des frais d’avocat. C’est ainsi que l’on verra la grandeur de cette femme. Autrement, les doutes persisteront, et l’opinion pourrait basculer, voyant la victime comme l’agresseur. Car, comme le dit l’adage comorien : "On ne voit pas celui qui a commencé, mais celui qui a riposté."
Quoi qu’il arrive, les Comoriens ne croient plus en une justice équitable. Trop d’affaires importantes, comme la corruption ou les assassinats, sont négligées par les autorités. Le gouvernement reste silencieux.
En effet, pour Madame Nadjda, pourtant membre du régime, c’est l’occasion de rester dans le pouvoir tout en demeurant authentique cette image forte qu’elle a longuement construite auprès de ses partisans.
C’est ainsi que voit l'oeil de l'analyste politique Ibrahim Abdou Saïd.
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