Affaire Bachar : De la Tanzanie à la prison de Moroni, une élite comorienne dans la tourmente. Abdousalam Ibrahim Mpingou, plus connu sous le nom de B
Affaire Bachar : De la Tanzanie à la prison de Moroni, une élite comorienne dans la tourmente
L’affaire dite « Bachar » s’impose aujourd’hui comme l’un des plus grands scandales politico-judiciaires de notre jeune République. Ce dossier explosif, dont les ramifications s’étendent de la Tanzanie à la prison de Moroni, met en lumière un vaste système de compromissions, de manipulations et d’abus, au cœur même de notre élite nationale.
Abdousalam Ibrahim Mpingou, plus connu sous le nom de Bachar, actuellement détenu, est poursuivi pour de nombreux chefs d’accusation : diffamation, injure publique, chantage, escroquerie, et dénonciation calomnieuse. Mais il ne tombe pas seul. Car cette affaire, désormais à l’avant-scène de l’actualité nationale, entraîne dans sa chute plusieurs figures influentes de notre société — des responsables politiques, des hauts fonctionnaires, des officiers de police.
Selon les dernières informations de ce mercredi 28 mai, l’ancien ministre Ali Ibouroi, le commissaire Tadjidine, ainsi que le capitaine Rafik ont été placés en détention provisoire, dans le cadre de l’enquête en cours. Ce qui semblait être au départ une affaire isolée se révèle être un véritable séisme moral et institutionnel.
Ce moment est crucial. Il met à l’épreuve notre engagement collectif envers l’éthique publique et l’intégrité des institutions. Il teste notre volonté réelle de rompre avec les pratiques d’un autre temps, où les puissants échappaient systématiquement à la redevabilité.
Dans ce contexte troublé, il est essentiel de rappeler les paroles du président de l’Union des Comores, Son Excellence Al Imam Azali Assoumani Boina Héri, qui plaide inlassablement pour l’indépendance du pouvoir judiciaire. Il l’a toujours affirmé : un pays ne peut prétendre à l’émergence sans justice. Ces mots prennent aujourd’hui tout leur sens.
En tant que Président du Rassemblement de la Diaspora pour le Développement des Comores (RDDC), je me joins à cette exigence de transparence et de vérité. J’encourage vivement la justice comorienne à mener ce dossier jusqu’à son terme, dans la plus grande sérénité, mais avec une détermination sans faille. Aucun citoyen, quelle que soit sa fonction ou son influence, ne doit se croire au-dessus des lois.
Ce n’est qu’en menant cette affaire avec rigueur et équité que nous pourrons restaurer la confiance du peuple dans ses institutions, et réaffirmer que les Comores veulent et peuvent être un État de droit. Il est temps de reconstruire une gouvernance fondée sur la probité, la responsabilité et la justice.
L’affaire Bachar peut être un désastre, ou un point de rupture. À nous de choisir d’en faire un moment de sursaut national. Pour que demain, l’ambition d’émergence ne soit plus un simple slogan, mais une réalité portée par des institutions solides, justes et respectées.
Fakihi Mradabi
Président du RDDC
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