Le RIDJA exprime sa préoccupation...cette énième mise en scène du colonel Azali Assoumani. Comme à l'accoutumée, les discours sont bien rodés : il est
LE RIDJA-PACTEF DENONCE LA SUPERCHERIE AUTOUR DES AIDES ET DES FINANCEMENTS INSTITUTIONNELS INTERNATIONAUX AUX COMORES
Le RIDJA-PACTEF, organisation politique panafricaniste et progressiste comorienne, exprime sa préoccupation et observe avec consternation cette énième mise en scène du colonel Azali Assoumani. Après avoir reçu il y a quelques jours des représentants diplomatiques en poste à Moroni, soi-disant pour « renforcer la coopération des Comores, il reçoit cette fois, avec solennité et faste, une délégation de la Banque Africaine de Développement (BAD) conduite par le Dr Léandre Bassolé.
Comme à l'accoutumée, les discours sont bien rodés : il est question de « projets d'infrastructures », d'« appui à la jeunesse », de « développement de smart city. ».
Mais, il n'échappe à personne et surtout aux observateurs préoccupés du triste sort réservé aux Comoriens, que derrière ces formules séduisantes se cache une triste réalité : sur le terrain, rien ne change. Ou pire encore, tout régresse, la misère insupportable s'est installée, la politique de terreur, la corruption, les détournements des aides et des financements internationaux sont des faits connus et tolères aux Comores.
Le RIDJA-PACTEF dénonce ici cette vaste mascarade, cette supercherie bien huilée, destinée à donner un vernis de respectabilité à un régime qui confisque le pouvoir et détourne les ressources publiques au profit d’une minorité.
Car derrière chaque signature d'accord, chaque annonce médiatisée, se cache la souffrance d'un peuple abandonné, une jeunesse sacrifiée, un pays maintenu dans l'illusion du progrès qui ne verra le jour dans un environnement politique répressive, incertain et social très conflictuel. Ce que les partenaires bilatéraux, institutionnels et internationaux n'osent dénoncer est une vraie dictature déguisée en démocratie.
Nous tenons, par la même occasion, à rappeler un fait accablant qui illustre l'absence de contrôle rigoureux de l'utilisation des aides et des financements internationaux aux Comores : l'Agence Française de Développement (AFD) a injecté aux Comores depuis 8 ans la somme de 250 millions d'euros pour financer des projets. Et pourtant, aujourd'hui, la plupart de ces projets n'ont jamais été achevés.
Certains sont à l'arrêt, d'autres n'existent même pas sur le terrain, et beaucoup ont pris un retard tel qu'ils ne verront probablement jamais le jour. Voilà où mènent les belles promesses quand elles se heurtent à l'impunité de la corruption, de la dictature et à la mauvaise gouvernance des finances et des aides internationales.
Depuis trop longtemps, la Banque Africaine de Développement, tout comme l'AFD, finance, sans contrôle sérieux et rigoureux, à coups de milliards un régime politique répressif et non démocratique, qui ne redistribue rien à sa population. Où va cet argent? Il ne sert ni à construire des écoles, ni à améliorer les hôpitaux, ni à créer des emplois durables ni à améliorer la gestion des finances publiques ni a doter aux
Comores gouvernance démocratique ou à installer un Etat de Droit, il nourrit un système verrouillé, un pouvoir personnel, une gouvernance sans contrôle ni contre-pouvoir.
Le RIDJA-PACTEF s'adresse ici avec gravité et détermination aux dirigeants de la BAD et autres partenaires bilatéraux, internationaux des Comores : prenez conscience de ce que vous financez réellement. Avez-vous évalué l'impact concret de vos aides sur la vie quotidienne des Comoriens et de la destination effective des aides et des financements accordés aux Comores ?
En soutenant aveuglément ce régime, vous devenez complices de ses dérives.
Vous financez la répression, vous contribuez au maintien d'un pouvoir qui ne rend de comptes à personne.
Il est grand temps de sortir de cette hypocrisie. Il est urgent d'écouter la société civile, les voix courageuses de ceux et celles qui osent encore parler, les jeunes brimés, les familles oubliées. Il est indispensable que les bailleurs exigent des comptes, de la transparence, et un engagement réel pour les populations.
Le développement d'un pays ne peut se faire dans un climat hostile aux libertés fondamentales, à l'Etat de Droit et aux règles démocratiques. Il ne peut se résumer non plus à des signatures ou des communiqués. Il doit se voir, se mesurer, se vivre.
Ce n'est pas le cas aujourd'hui aux Comores. Et tant que ce système perdurera, le RIDJA-PACTE assumera ses responsabilités, le dénoncera, le combattra sans relâche.
Afrique, le 15 avril 2025
Pour le RIDJA-PACTEF
Me Saïd LARIFOU,
Président
Ancien candidat à l'élection présidentielle
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