Sans surprise, la 11e législature comorienne s’ouvre sur un air de déjà-vu. Le régime Aza.La 11e législature, ou la chronique d’un recyclage annoncé.
La 11e législature, ou la chronique d’un recyclage annoncé
Sans surprise, la 11e législature comorienne s’ouvre sur un air de déjà-vu. Le régime Azali Assoumani et Nour El Fath Azali, fidèles à eux mêmes, recyclent leurs fidèles et perpétuent un système politique verrouillé, loin de tout renouveau démocratique. Le retour de Moustadrane Abdou à la tête de Assemblée de l'Union des Comores-AUC l’Assemblée nationale, pour un nouveau mandat, en est l’illustration parfaite.
Moustadrane, le choix de l’allégeance
Incompréhensible pour certains, limpide pour d’autres : la reconduction de Moustadrane à la présidence de l’Assemblée pose une question simple. Pourquoi cet homme sans poids politique réel, ni à Anjouan ni à l’échelle nationale, est-il reconduit à ce poste stratégique ? La réponse est sans doute à chercher dans sa docilité. Moustadrane, symbole d’un parlement à genoux, incarne une institution devenue chambre d’enregistrement, sans influence ni ambition. Son inefficacité n’est plus à démontrer : il restera dans les mémoires comme le président le plus improductif qu’ait connu cette institution.
Mzimba et l’opposition de façade
Autre fait marquant de ce début de législature : la posture pour le moins étrange de Ibrahim Mzimba, qui s’autoproclame chef d’une « opposition parlementaire » sans en incarner les attributs ni les actes. À défaut d’avoir présenté sa candidature à la présidence de l’Assemblée — étape pourtant essentielle pour crédibiliser son positionnement — Mzimba s’est contenté d’une mise en scène médiatique post-électorale. En vérité, sa « coalition N’oor » semble plus proche du gouvernement que de la dissidence. À force de jouer sur tous les tableaux, il s’est tiré une balle politique dans la tête.
Opposition ou complicité ?
Le plus troublant dans cette mise en scène, c’est le silence ou l’éloignement de ses anciens compagnons : Razida et Djaffar Abasse, figures actives de l’opposition, brillent cette fois par leur absence. Auraient-ils compris ce que Mzimba refuse encore d’admettre ? Que l’opposition institutionnelle n’est plus qu’un décor, un théâtre où les rôles sont distribués à l’avance.
Les Comores méritent mieux
Dans ce contexte délétère, il reste une constante amère : la jeunesse, souvent sacrifiée sur l’autel des ambitions personnelles, s’enrôle malgré elle dans des aventures politiques vides de perspective. Le pays est pris en otage entre une élite dirigeante accrochée à ses privilèges, et une opposition incapable de se structurer.
Les Comores méritent mieux. Mais aujourd’hui, ils n’ont qu’Azali et sa clique. La démocratie comorienne, elle, continue d’attendre son heure.
IBRAHIM Mahafidh Eddine
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