Entre douleur et appel à la justice : La famille de Madame Prince brise le silence. Madame Prince, figure respectée de la société comorienne, partagea
Entre douleur et appel à la justice : La famille de Madame Prince brise le silence
Le 24 novembre dernier, Fatima Ali Sidjida, connue de ses proches sous le nom de Madame Prince, s’est éteinte à l’âge de 71 ans à son domicile de Makorani, dans des circonstances troublantes. Retrouvée gisant dans un bain de sang, seule dans sa résidence, sa mort a immédiatement soulevé de nombreuses questions.
Madame Prince, figure respectée de la société comorienne, partageait son temps entre La Réunion et les Comores. Elle était admirée pour son engagement communautaire, sa bonté et sa grande générosité, comme l’a rappelé sa fille aînée lors d’une conférence de presse tenue aujourd'hui dans la maison familiale.
S'exprimant devant les médias nationaux, la fille de la défunte a confirmé que l’acte de décès évoquait clairement un assassinat, écartant ainsi la thèse d'une mort naturelle. La voix chargée de douleur, elle a dénoncé l’insécurité grandissante qui gangrène les Comores et a lancé un appel solennel à toute personne détenant des informations pouvant faire avancer l’enquête. Elle a exhorté ces témoins à se rapprocher de la justice ou de la famille.
Alors qu'elle témoignait avec dignité, son père, submergé par l’émotion, n’a pu retenir ses larmes, offrant un moment déchirant capté par les caméras. "Aujourd'hui, notre mère aurait fêté ses 72 ans, mais un ou plusieurs individus ont décidé de lui ôter la vie. Certes, à Dieu nous appartenons et vers Lui nous retournerons, mais il ne faut pas oublier qu’elle a été tuée, et c’est un fait", a-t-elle déclaré d'une voix brisée.
Prenant la parole au nom de toute la fratrie, elle a déploré la dégradation inquiétante de la situation sécuritaire aux Comores, autrefois considérées comme un havre de paix, aujourd'hui comparées à des "favelas" où la violence se banalise dans l’impunité.
Dans un double discours, prononcé en langue maternelle et en français, la fille aînée de Madame Prince a martelé que justice devait être rendue pour honorer la mémoire de leur mère, appelant chacun à ne pas laisser cet acte inqualifiable sombrer dans l’oubli.
Abdoulraouf IBRAHIM
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