France : Devant la justice, une mère d'origine comorienne assume sa responsabilité dans la mort de son fils de 7 ans. Bahati Ahamada Chanfi écoute les
Devant les assises du Morbihan, ce mardi 10 septembre 2024, la mère d’Ikibalou a reconnu sa responsabilité - qu’elle minimisait jusqu’à présent - dans la mort de son fils, survenue le 7 février 2021, à Lorient.
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Debout dans le box des accusés, Bahati Ahamada Chanfi écoute les questions qui s’enchaînent de la part de la présidente de la cour d’assises du Morbihan. En ce début d’après-midi, Claire Le Bonnois - toujours le ton posé - décide de muscler la discussion : « Admettez-vous que vos actes sont à l’origine de sa mort ? ». Par la voix de son interprète, Bahati Ahamada Chanfi répond : « Oui...Je suis responsable, c’est moi qui l’ai puni ». Depuis ses dernières déclarations face au juge, c’est la première fois que l’accusée assume sa responsabilité dans la mort de son fils, Ikibalou, 7 ans.
C’était il y a un peu plus de trois ans et demi. Dans un appartement de la rue Gabriel-Fauré, à Lorient (Morbihan), le petit Ikibalou perdait la vie à l’âge de 7 ans dans des conditions particulièrement sordides. Sa mère, une femme originaire des Comores élevant seule ses trois enfants, avait été entendue et avait reconnu les sévices imposés à son fils, qui avait refusé d’aller se doucher. Trois ans et demi après le drame, la mère doit répondre de ses actes devant la cour d’assises du Morbihan, à Vannes. Elle tentera d’expliquer pourquoi elle a ligoté les poignets de son fils avant de la bâillonner et de le mettre dans la baignoire, provoquant la mort du garçon par asphyxie.
Âgée de 41 ans, la mère de famille vivait seule dans cet appartement du quartier nord de Lorient. Elle y élevait trois enfants, dont le petit Ikibalou. Ce jour de février 2021, l’enfant avait quitté le logement sans avoir prévenu sa mère.
Un bâillon dans la bouche, les mains ligotées
A son retour, la maman aurait demandé à son fils qu’il se lave, ce qu’il aurait refusé de faire. Face à cette situation, la mère « aurait alors ligoté les mains et les pieds de l’enfant et lui aurait placé un bâillon dans la bouche, avant de le traîner dans la salle de bains », précisait le parquet au moment des faits. Selon le rapport d’autopsie, le garçon serait mort « des suites d’une asphyxie modérée ».
Ce mardi et pendant quatre jours, la mère de l’enfant sera jugée seule. La qualification d’homicide volontaire (meurtre) avait un temps été retenue. En détention provisoire depuis les faits, la mère sera finalement jugée pour « actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Une qualification que son avocat entend contester devant les jurés de la cour d’assises. « Elle ne prenait pas de plaisir à faire souffrir », a confié Me Pierre-Yves Launay à nos confrères de Ouest-France.
Une crise d’épilepsie comme excuse
Aux enquêteurs, la mère avait déclaré que son fils était « en crise » et qu’elle avait dû l’immobiliser pour le laver. Elle avait justifié l’usage d’un bâillon par la nécessité de prévenir « une crise d’épilepsie », précisent nos confrères.
Avec Le Télégramme et 20 minutes
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