Agression d'Azali et mort du jeune Fanou : Parfois le silence vaut mieux que mille mots. Latuf Abdou, ancien député et membre passé de la Commission n
Parfois le silence vaut mieux que mille mots
Le 13 septembre 2024, j'ai appris la tentative d'agression de celui qui fait office de chef de l'état de notre pays. J'ai appris aussi que le présumé coupable est arrêté sur le champs et est entre les mains de la justice ce qui est une bonne chose à mon avis. On nous a aussi informé que le Président est légèrement blessé et fera son retour dans les affaires bientôt.
Je m'apprêtais à condamner l'acte mais j'attendais la version officielle du gouvernement pour voir un peu clair. Avant de réagir je voudrais savoir qui était cet aventurier de 24 ans, quel est le mobil de l'agression? qui sont ses complices? Quels sont les failles de la sécurité présidentielle et quelles sont les sanctions à ceux et celles qui ont failli à leur mission?
A ma grande surprise, j'ai appris le lendemain que Ahmed Abdou, le présumé coupable est décédé dans sa cellule. J'ai aussi appris qu'il a été torturé, sa dépouille mortelle manquait de nez, ses dents etaient arrachées, sa jambe gauche avait des traces de lame de couteaux.... Bref juste un scénario de film d'horreur et de cannibalisme. Avec la mort de ce jeune garçon, ils ont transformé un présumé coupable en Martyr, or notre religion nous interdit à médire les morts en général et à honorer les martyrs. Devant ce dilemme, j'ai préféré garder mon silence.
Aujourd'hui, je souhaite prompt rétablissement à Azali pour qu'il retrouve sa famille et laisser notre pays en paix.
Je présente aussi mes condoléances à la population comorienne en général et à la famille endeuillée. Je réclame également l'ouverture d'une enquête internationale pour élucider toutes les exécutions extrajudiciaires commises aux Comores ces 10 dernières années.
En fin, je demande à la présidente de la commission des droits de l'homme de prendre vite ses responsabilités avant que ça ne soit trop tard. Il en va de sa réputation.
Latuf Abdou, ancien député et membre passé de la Commission nationale électorale indépendante (Céni)
COMMENTAIRES