Maesha Saadi : Déjà Los Angeles 2028 dans le viseur. Lors de son départ aux Comores, le pays d'origine de son père, elle a décidé d'essayer le tennis.
Paris 2024. "C'était magique" : le rêve éveillé de Maesha, elle a participé aux JO seulement deux ans après avoir débuté la natation
Sélectionnée pour les Jeux olympiques de Paris, la nageuse du club de Vienne, en Isère, Maesha Saadi a participé aux séries du 50 mètres nage libre sous les couleurs des Comores. Un rêve et une fierté pour cette jeune fille de 17 ans qui a débuté la natation il y a seulement deux ans.
Nager devant près de 17 000 personnes, c'était loin d'être dans ses plans. Et pourtant, à seulement 17 ans, la nageuse du club de Vienne Condrieu a plongé dans la piscine olympique de Paris 2024 le samedi 3 août. Une participation plutôt inespérée pour Maesha Saadi, qui a découvert la natation seulement deux auparavant.
Initiée à la natation par sa mère, ancienne nageuse française au niveau national, dans son enfance, la Franco-Comorienne n'était pas destinée à plonger dans les bassins olympiques. Jusqu'à ses onze ans, elle a grandi à Vienne en Isère où elle pratiquait la gymnastique et la danse classique.
D'une piscine d'hôtel des Comores à Paris La Défense Arena
Lors de son départ aux Comores, le pays d'origine de son père, elle a décidé d'essayer le tennis. Un sport qu'elle a pratiqué pendant toutes ses années de collège. Mais à l'automne 2021, c'est une compétition locale de natation qui a bouleversé sa vie.
"C'est un peu par hasard. Il y avait un open ouvert à tous dans une piscine d'hôtel dans le pays. Ma mère m'a conseillé de participer", explique Maesha Saadi. Malgré sa faible expérience en natation, elle a tapé dans l'œil des représentants du Comité olympique des Comores présents sur place.
Décelant en elle un certain potentiel, ils lui ont proposé de bénéficier d'un programme lui permettant de représenter le pays aux Jeux olympiques de Paris 2024. Après un temps de réflexion, elle a accepté cette opportunité réservée aux athlètes des pays émergents de participer à cette compétition, au nom d'un principe majeur de l'olympisme : l'universalité.
Après plusieurs mois d'entraînements aux Comores, elle a finalement rejoint la France et son entraîneur Marc Olivier au club de Vienne à l'été dernier.
La fierté de représenter son pays
Avant de se jeter dans le grand bain, l'Iséroise a découvert l'esprit olympique dès ses premiers jours à Paris. Au soir du 26 juillet dernier, Maesha Saadi a pris place sur la péniche des Comores pour défiler lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques.
Aux côtés de trois autres compatriotes, un nageur, un kayakiste et un sprinteur, la jeune fille de 17 ans a représenté fièrement les Comores, son archipel situé au large de la côte est de l'Afrique. Des instants uniques qu'elle n'oubliera jamais : "C’était super bien de voir tout le monde sur les quais avec les différents drapeaux. Puis, la cérémonie au Trocadéro était très jolie aussi. C’était vraiment magique. Je ne m’en suis pas vraiment rendu compte sur le moment mais le lendemain, quand tous mes amis m’ont envoyé des vidéos de notre passage à la télé, je me suis dit : ‘Ah oui quand même !", raconte Maesha Saadi[...]
"Un peu le souffle coupé"
Une fois dans le bassin, la licenciée de Vienne n'a pas été impressionnée par les plus de 15 000 personnes présentes à Paris La Défense Arena. Et sa performance en dit long sur sa force de caractère. Elle a terminé première de sa série avec un chronomètre de 29 secondes et 60 centièmes.
"Quand je suis arrivée, je ne l'ai pas vu car je me suis retournée mais sur l'écran géant, je ne voyais pas trop avec mes lunettes. En sortant, j'ai pris un peu le temps de regarder et j'étais super contente. Je m'attendais à faire moins de 30 secondes mais pas à ce point", se réjouit Maesha Saadi.
Encore loin des 24'72'' nécessaires pour se hisser en demi-finale du 50 mètres nage libre, la Franco-Comorienne a savouré sa performance avec sa délégation et ses proches. Des instants gravés pour toujours dans leur mémoire.
"C'était vraiment des émotions très fortes. C'était déjà un peu l'aboutissement d'une longue préparation. [...] Personnellement, j'étais incapable de prendre une photo. J'avais l'impression que c'était moi qui allais nager avec un peu le souffle coupé", confie Bérangère Bardin, la maman de Maesha.
Déjà Los Angeles 2028 dans le viseur
Au lendemain de cette expérience olympique, la famille semble ne pas encore réaliser la perfomance réalisée et le rêve vécu par Maesha. Elle, qui, il y a encore deux ans n'avait jamais nagé de 50 mètres nage libre en compétition.
Restée à Paris pour profiter de la deuxième semaine olympique, la nageuse de 17 ans assure ne pas vouloir en rester là et continuer sa carrière de nageuse dans son club de Vienne Condrieu et avec son coach Marc Olivier.
"Je suis super contente d'avoir accepté ce défi. Je veux continuer à représenter les Comores au niveau international notamment lors des prochains Championnats du monde. [...] J'aimerais bien aller à Los Angeles en 2028", se projette la nageuse.
Pour cela, Maesha Saadi devra réaliser les minimas ou espérer que le comité national olympique comorien la sélectionne une nouvelle fois grâce aux quotas qui lui sont réservés. Après...Lire la suite sur France3
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