Mayotte : Les coupures d’eau vont devenir presque quotidiennes. Une quatrième coupure d'eau hebdomadaire – de 17 h à 7 h - rythme le quotidien des hab
Dans un communiqué, la préfecture annonce "un cinquième tour nocturne à la fin de l'année scolaire" et un sixième courant août
En attendant la prochaine saison des pluies fin 2023, le nombre de coupures hebdomadaires va augmenter à Mayotte, confrontée à un déficit exceptionnel en eau, allant jusqu'à six nuits sur sept, a annoncé la préfecture dans un communiqué de presse.
Une quatrième coupure d'eau hebdomadaire – de 17 h à 7 h - rythme le quotidien des habitants de Mayotte, depuis le 12 juin dernier.
La sixième coupure hebdomadaire prévue en août
D'ordinaire, "les coupures accompagnent la transition entre saison sèche et saison humide et prennent fin courant février ou mars", précise un ingénieur spécialisé dans la gestion de l'eau, qui souhaite garder l'anonymat.
Cette année, au lieu de disparaître, les coupures se sont intensifiées dans l'Ile.
Dans un communiqué, la préfecture annonce d'ailleurs "un cinquième tour nocturne à la fin de l'année scolaire". Avant une sixième coupure hebdomadaire instaurée à compter de courant août, selon des sources concordantes. Il s'agit d'"éviter le pic de consommation lié au retour des vacances scolaires et à la rentrée", avance l'ingénieur, précisant que Mayotte parvient à économiser ainsi près de 4.000 m³ d'eau par jour.
Un manque d'eau record jamais vu depuis 1997
Car l'île est actuellement confrontée à un déficit en eau exceptionnel. "Il n'est jamais tombé aussi peu de pluie depuis 1997", estime la préfecture. Avec les rivières et les cours d'eau, les lieux de stockage d'eau de pluie représentent 80% de la ressource de l'île.
Or "la retenue de Combani est actuellement remplie à 46% et celle de Dzoumogné à 25,5%", indique Floriane Ben Hassen, responsable du centre météorologique de Mayotte. A la même période, en 2022, les deux retenues atteignaient un taux de remplissage d'environ 97%.
Les approvisionnements sont complétés à hauteur de 15% par les nappes phréatiques et par l'usine de dessalement, située en Petite-Terre, qui produit 1.300 m³ par jour, ne fonctionnant qu'au tiers de ses capacités.
Pour autant, si le manque de précipitations a créé un fort déficit pluviométrique, les capacités de production d'eau potable sont également insuffisantes. Au total, les usines de potabilisation situées en Grande-Terre et l'usine de dessalement de Petite-Terre produisent environ 38.000 m³ par jour, alors que la consommation atteint 40.000 à 42.000 m³ quotidiennement, selon les estimations.
La consommation augmente d'environ 5% par an, selon le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux. En cause: l'évolution démographique - population est estimée à au moins 350.000 habitants, pour 300.000 personnes recensées -, mais aussi la hausse du niveau de vie des habitants.
"Tant qu'il n'y aura pas eu d'investissements massifs dans les infrastructures, les coupures d'eau seront maintenues", souligne l'ingénieur spécialisé dans la gestion de l'eau. D'autant que les coupures fragilisent les tuyaux du réseau, ce qui favorise les fuites. Avec AFP
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