Union Africaine : L'arrivée d'Azali Assoumani est « un échec », estime Ahamada Mahamoudou. Guerre dans le Sahel et en RDC, crise alimentaire, zone de
Union africaine : le sommet de tous les défis à Addis-Abeba
PRESSION. Guerre dans le Sahel et en RDC, crise alimentaire, zone de libre-échange continentale : les dossiers brûlants ne manquent pas en cette mi-février pour l’UA.
Azali Assoumani, nouveau président tournant
Par ailleurs, Azali Assoumani, président des Comores, petit archipel de l'océan Indien d'environ 850 000 habitants, a pris la présidence tournante de l'UA, à la suite de Macky Sall, le chef de l'État sénégalais qui, avant de passer la main, a présenté un rapport sur les crises alimentaires, sur un continent durement touché par les conséquences – notamment la flambée des prix – de la guerre en Ukraine. « Notre organisation vient de prouver au monde sa conviction que tous les pays ont les mêmes droits », s'est félicité le président comorien qui a plaidé pour une « annulation totale » de la dette africaine.
Cela dit, le chef de l'État comorien « aura besoin du soutien d'autres dirigeants africains pour assumer son mandat, compte tenu du poids diplomatique limité du pays », note l'ONG International Crisis Group (ICG). En attendant, sa présidence de l'UA n'est pas accueillie avec joie par tout le monde. L'arrivée d'Azali Assoumani est « un échec », estime auprès de l'AFP Mahamoudou Ahamada, avocat et candidat à la présidentielle de 2019. « Seuls les dictateurs africains insoucieux de leurs populations respectives peuvent être enchantés de cette nomination. » Mais, selon le conseiller diplomatique du chef de l'État, Hamada Madi, cette nomination est au contraire le résultat de « la persévérance » d'Azali Assoumani et voir « l'Union des Comores sur le toit de l'Afrique est tout simplement magnifique ».
Mais qui est vraiment Azali Assoumani, premier Comorien à prendre la présidence tournante de l'organisation panafricaine ?
Né le 1er janvier 1959, Azali Assoumani a été formé à l'Académie royale militaire marocaine de Meknès (1978-1981) et à l'École de guerre de Paris (1985-1986).
Azali Assoumani a surgi sur la scène politique comorienne en 1999 à la faveur d'un des nombreux coups d'État qui ont agité le petit archipel de l'océan Indien depuis son indépendance de la France en 1975. Se présentant comme un « profond démocrate », il a expliqué à l'époque s'être emparé du pouvoir uniquement pour éviter une guerre civile, en pleine crise séparatiste avec l'une des 4 îles qui forment cet archipel. La suite va démentir cette affirmation, car il a semblé avoir vraiment pris goût au pouvoir. Se représentant en 2002, il ne rendra les clés du pays aux civils qu'en 2006, à contrecœur, en vertu d'une Constitution qui établit une présidence tournante entre les trois des 4 îles de l'Union (Grande Comore où il est né, Anjouan, Mayotte et Mohéli). Il se retirera alors sur ses terres et deviendra agriculteur. Mais loin du pouvoir, l'homme s'ennuie et s'estime « au chômage »...
En 2016, l'appel est trop fort et Azali Assoumani se représente à la fonction suprême. Défiant les pronostics, il remporte un scrutin chaotique et contesté. Quitter le pouvoir « a été une erreur » qu'il ne répétera pas, a-t-il un jour confié à un diplomate en poste dans la capitale Moroni. De retour au palais présidentiel, il élimine en quelques mois tous les obstacles : dissolution de la Cour constitutionnelle, modification de la Constitution pour étendre d'un à deux mandats la durée de la présidence tournante, et élection anticipée en 2019.
Résultat : la prochaine présidentielle aura lieu l'an prochain et s'il est réélu, Azali Assoumani régnera jusqu'en 2029. Sur sa route vers le pouvoir, il a aussi fait arrêter ses principaux opposants, dont l'ancien président Ahmed Abdallah Sambi pour corruption. En détention préventive pendant plus de quatre ans, M. Sambi a finalement été condamné en novembre à la prison à vie pour haute trahison, au terme d'un...Lire la suite sur Le Point Afrique
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