Réputé inaccessible et violent, le bidonville de Majicavo Lamir abrite plus d'un demi-millie.Vivre à Mayotte dans l’enfer d’une décharge à ciel ouvert
Vivre à Mayotte dans l’enfer d’une décharge à ciel ouvert
Réputé inaccessible et violent, le bidonville de Majicavo Lamir abrite plus
d'un demi-millier d’habitants et une dangereuse montagne de détritus.
À Majicavo Lamir, la mort fait partie du quotidien. Ce village de la commune
de Koungou, au nord de l’île, est le théâtre d’affrontements réguliers entre
bandes rivales. D’une violence inouïe, le dernier épisode en juin dernier a
coûté la vie à un jeune homme de 18 ans, avant d’embraser d’autres quartiers
informels où des actes de représailles ont eu lieu pendant plusieurs jours.
Mais dans ce coin miteux de l'ile sous administration française, la mort vient aussi là où on l’attend moins. Il y a quatre ans, alors qu’une nuit de grandes pluies martelait le flanc boueux de la colline dominant le bourg, un glissement de terrain provoque la mort d’une mère et de ses quatre enfants, enterrés vifs sous les débris de leur banga - le nom donné aux habitations de fortunes faites de bric et de broc sur l’île.
Le lendemain, les 150 personnes vivant à proximité directe de l’incident sont évacuées dans la hâte par des autorités désemparées. Depuis, persiste encore dans le faubourg de Majicavo Lamir une montagne de détritus sur laquelle vit plus d’un demi-millier de personnes. Leur existence discrète reste refoulée.
« Si les agents de la Préfecture décident de raser le quartier, j’aurais perdu tout ce que j’ai commencé. Mais je ne vais pas non plus attendre qu’on me donne le droit de vivre. »
Il faut s’aventurer sur une piste en terre cabossée sur les hauteurs du quartier « Dubaï », du nom de la provenance des marchandises qu’on vend ici, pour atteindre la cascade de déchets, comme figée, fumante sous un soleil de plomb. Dans la pente raide, un petit garçon escalade une carcasse de voiture à la recherche de trésors dont l’existence paraît...Lire la suite sur VICE
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