Il est heureux qu’on ait pu célébrer la fête du travail en ce 1er mai 2022. Mais force est de souligner la faible participation a..Un 1er mai Maussade
UN 1er MAI MAUSSADE
Il est heureux qu’on ait pu célébrer la fête du travail en ce 1er mai 2022. Mais force est de souligner la faible participation au rassemblement tenu, place de l’indépendance à Moroni, dans la matinée. Il est évident que le contexte de l’Aïd El Fitr, un dimanche et la pluie ont contribué à décourager plus d’un. Mais ce serait se mettre le doigt dans l’œil d’attribuer à ces circonstances le peu d’empressement et le peu d’enthousiasme constatés. Une cinquantaine de présents, c’est une vraie sonnette d’alarme, c’est un indicateur fort de la faiblesse de la direction de la CTC.
En réalité la situation syndicale se dégrade au fil des années. Car comme l’a souligné le représentant de Comores Télécoms, les « travailleurs dorment et personne ne les éveillent » et poursuivant ses critiques pertinentes, il s’élève contre la réduction de la lutte syndicale au seul premier mai. Il a dénoncé les contractuels à durée indéterminée qui passe parfois plus de 7 ans dans la boite dans une précarité inadmissible, la non prise en compte de l’ancienneté, etc et souligné la nécessaire solidarité entre les travailleurs de tous les secteurs.
Pour sa part Usukani wa Masiwa, syndicat des taximen, dans une intervention remarquée s’est élevé contre l’état des routes, l’ampleur des amendes qui dépasse parfois les 100 000 KMF, le non-respect du code de la route, et appelé à l’unité des travailleurs.
Les interventions furent nombreuses mais l’on observait l’absence d’un fil conducteur, y compris dans l’intervention du Secrétaire Général de la CTC qui dénonça plusieurs abus sans la cohérence du propos, une impression d’un éparpillement qui traduit l’absence de lutte.
Autres constats, les enseignants, cheville ouvrière du syndicat ont brillé par leur absence et pourtant ce secteur vital est en décomposition avancée. On n’a pas non plus vu la Santé, les journalistes qui viennent de se doter d’une nouvelle direction.
On retiendra la tentative de faire l’histoire du 1er mai aux Comores qui date des premières années du Front Démocratique des années 1980 et surtout les échéances fixées : 10 mai prochain, rencontre des directions syndicales pour synthétiser les revendications formulées ce 1er mai et le 7 juillet, le lendemain de la fête nationale : rendez-vous pour une journée nationale de lutte des travailleurs de tout le pays.
Idriss Mohamed Chanfi
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