Il est assigné à résidence depuis mardi 29 mars dans l'attente d'être expulsé aux Comores, son pays...France : Un imam comorien en voie d'expulsion
L'imam de la principale mosquée de Saint-Chamond (Loire), un temps suspendu à la suite de propos discriminatoires envers les femmes, est assigné à résidence depuis mardi 29 mars dans l'attente d'être expulsé aux Comores, son pays d'origine, a-t-on appris de sources concordantes.
Cet imam de 35 ans devra pointer trois fois par semaine au commissariat de police et est convoqué le 6 avril à l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) pour la préparation du retour dans son pays d'origine avec son épouse et leurs trois enfants nés en France où il est entré en 2014, a indiqué son entourage à l'AFP. En juillet 2021, Mmadi Ahamada avait été suspendu de ses fonctions cultuelles par la mosquée Attakwa qui l'emploie, à la demande de la préfète de la Loire Catherine Séguin, pour un prêche au contenu «discriminatoire et contraire à l'égalité femme/homme», tenu en plein air lors de l'Aïd el-Kébir, selon la représentante de l'État.
Refus de renouveler la carte de séjour
Dans une vidéo de ce prêche du 20 juillet, postée sur la page Facebook de la mosquée, l'imam demandait notamment aux «femmes musulmanes désireuses d'entrer au Paradis (d') obéir à (leur) mari» et «veiller aux droits d'Allah et à ceux de leur époux». La préfète avait alors indiqué dans un communiqué que «conformément aux instructions du ministre de l'Intérieur, la question du non-renouvellement de son titre (de séjour)» était «à l'étude». Après avoir été cantonné plusieurs mois à des tâches d'enseignement, Mmadi Ahamada a repris début 2022 ses prêches au sein de cette mosquée, selon un représentant de cette dernière.
Saisi par l'imam, le tribunal administratif de Lyon, dans un jugement du 18 mars dont l'AFP a obtenu copie, rejette le motif de «menace à l'ordre public» invoqué par la préfète dans son arrêté du 20 octobre 2021 assorti d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il annule par ailleurs «l'interdiction de retour sur le territoire français d'une durée d'un an».
Mais les juges estiment cependant que la préfète peut «refuser le renouvellement de la carte de séjour temporaire (portant la mention “visiteur”) de l'intéressé, au motif qu'il exerce, depuis fin 2018, une activité salariée, en CDI, au sein de l'association cultuelle qui l'emploie». Dans l'attente de son expulsion, il est donc assigné à résidence, a confirmé la préfecture. La Fédération de la Loire de la Ligue des Droits de l'homme a dénoncé auprès de l'AFP une décision «laissant libre cours à l'arbitraire, en ne renouvelant pas le titre de séjour pour des raisons fallacieuses».
Par Le Figaro avec AFP
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