L’imam comorien de la principale mosquée de Saint-Chamond (Loire) a été suspendu de ses fonctions à la suite de propos discriminatoires enve...
L’imam comorien de la principale mosquée de Saint-Chamond (Loire) a été suspendu de ses fonctions à la suite de propos discriminatoires envers les femmes tenus lors de l’Aïd el-Kébir, a-t-on appris ce vendredi de sources concordantes.
"Mmadi Ahamada a été suspendu de ses fonctions, comme demandé par la préfète de la Loire qui l’a convoqué hier après-midi", a déclaré à l’AFP Nabil Douibi, porte-parole de la mosquée Attakwa.
Le porte-parole, ainsi que le président de l’association cultuelle qui gère cette mosquée, Abdelnacer Zaïdi, ont refusé de se prononcer sur le prêche incriminé, dont le contenu est jugé "discriminatoire et contraire à l’égalité femme/homme", selon la préfète de la Loire, Catherine Séguin.
Cette dernière ajoute dans un communiqué, que "conformément aux instructions du ministre de l’Intérieur, la question du non renouvellement de son titre (de séjour) est à l’étude".
Dans une vidéo du prêche du 20 juillet, postée sur la page Facebook de la mosquée, l’imam s’adresse à plusieurs centaines d’hommes réunis en plein air, jour de l’Aïd el-Kébir, tantôt en arabe, tantôt en français. Il demande aux "femmes musulmanes désireuses d’entrer au Paradis (d’)obéir à (leur) mari (…) veiller aux droits d’Allah et à ceux de leur époux".
"Restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas de la manière des femmes d’avant l’islam et ne soyez pas trop complaisantes dans votre langage", exhorte le religieux, qui les invite à ne pas céder à "l’accomplissement de la corruption et du vice".
La conseillère régionale RN Isabelle Surply, avait dénoncé mardi ce prêche, reprochant à cette mosquée "une conception inégalitaire du droit des femmes".
Dans les Hauts-de-Seine, à Gennevilliers, le prêche d'un imam de la mosquée Ennour, réputée sans histoire, dont le contenu est "très vindicatif, comportant notamment des propos contraires à l’égalité homme/femme", a été signalé à la préfecture par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, selon une note rédigée le 13 juin et consultée vendredi par l’AFP.
Cet imam, "qui ne semble pas être le ministre du culte principal de cette mosquée", "aurait accusé les femmes de manquer de pudeur", détaille cette note, "visant particulièrement celles qui partagent sur les réseaux sociaux des leçons de maquillage ou des tenues qui mettent en valeur les formes de leur corps, qui sont habitées par sheitan" - le diable -.
Au cours d'une réunion début juillet entre la préfecture et le président de l'association Ennour, "il a été spécifié que cet imam ne pouvait plus prêcher dans le 92 dans le cadre de la lutte contre le séparatisme", a assuré à l’AFP la préfecture. "Cela a été suivi d’effet quasi immédiatement".
Par La Provence (avec AFP)
Photo d’archives : Pose de la première pierre par Abdelnacer Zaïdi, président de l‘association cultuelle musulmane (à droite), Mmadi Ahamada, imam, et le doyen des fidèles. Photo Progrès /Nicole FOREST
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