Au sud de l’île de Madagascar, un million de Malgaches sont exposés à la famine, en partie causée par la pire sécheresse depuis quarante ans...
Au sud de l’île de Madagascar, un million de Malgaches sont exposés à la famine, en partie causée par la pire sécheresse depuis quarante ans.
Même les cactus n’ont pas survécu. Ils ont été ravagés par le Tiomena, un vent porteur de sable. Dans le sud de Madagascar, ces plantes comestibles étaient parfois les seules à avoir résisté à la pire sécheresse depuis quarante ans. À peine la moitié des pluies escomptées pour la période des semis, d’octobre à janvier, et voilà les récoltes de la région réduites de 60 %.
Mandilsoa vit à Kapila, dans le sud de l’île. « Habituellement, nous cultivons des patates douces et du riz, explique-t-il à Médecins sans frontières. Nous espérons que la pluie arrive, sans quoi nous mourrons. »
Car la sécheresse aggrave les problèmes d’accès à la nourriture déjà présents. Selon le ministère de la Santé, la malnutrition aiguë a doublé entre 2020 et 2021 et touche 16,5 % des enfants de moins de 5 ans vivant dans le sud du pays. Au total, 1,35 million de personnes sont en proie à la famine.
Une hausse du prix des denrées alimentaires
La situation ne devrait pas s’arranger pour les nombreuses familles qui dépendent du travail agricole pour se nourrir et tirer des revenus. Les très faibles stocks font augmenter le prix des denrées alimentaires et les opportunités d’emploi sont rares : le coronavirus a enrayé le secteur touristique qui employait un grand nombre de saisonniers.
Le pays, qui a lancé sa campagne vaccinale lundi 10 mai, a été relativement épargné par le Covid-19 (722 décès pour 27 millions d’habitants). Mais la crainte du virus a freiné l’accès aux soins et compliqué la prévention contre le paludisme, dont les contaminations ont doublé depuis 2019. En 2020, deux millions de Malgaches ont été infectés par cette maladie pour laquelle il n’existe pas encore de vaccin.
Par Benjamin MONNET, Ouest-France
COMMENTAIRES