Venez, on imagine les Comores de demain ! La qualification des Coelacanthes, l’équipe nationale de football des Comores, pour sa première C...
La qualification des Coelacanthes, l’équipe nationale de football des Comores, pour sa première Coupe d’Afrique des Nations qui se tiendra au Cameroun de janvier à février 2022, outre l’immense bonheur et fierté qu’elle nous procure, est riche d’enseignements. En voici deux que je vous partage ici.
Le premier, c’est qu’avec du talent, beaucoup de travail et surtout de la confiance, on peut très rapidement atteindre des objectifs élevés.
Et des talents, dans nombreux domaines, notre archipel n’en manquent pas. Bien au contraire. Au prorata de notre superficie, les Comores doivent regorger de la plus importante réserve de talents du continent. Sport, culture, éducation, science, agriculture, économie, pêche, énergie, sociologie, histoire, communication... Je pourrais vous citer dans bien des domaines des Soprano, des Amir Abdou, des Cheikh Mc, des Mouss Adame, des Anrifa Hassani Mze, des Kouraiche Said qui n’attendent que de pouvoir se révéler pour mettre leurs talents au service de la nation.
Ce qu’il leur manque? Des personnes qui croient en eux, qui leur feraient confiance et qui, surtout, leur donneraient la possibilité de travailler pour se révéler et relever le pays. Ils ne demandent, ils n’attendent que ça.
Mais dans un pays où rares sont ceux qui ont confiance en l’avenir, eu égard au pessimisme qui nourrit les esprits depuis des décennies, au manque de perspectives offertes et où on cultive le népotisme, le clanisme et l’individualisme, ses talents sont voués à s’éteindre, comme se sont éteints d’autres avant eux, sans avoir eu l’occasion de briller.
Le deuxième enseignement que je tire de cet exploit c’est qu’il nous faut croire et garder foi. Il nous faut croire fortement à un destin en commun meilleur. Il nous faut croire que le bonheur n’est pas réservé qu’aux autres, il nous faut croire que nous pouvons réaliser de grandes choses ensemble, il nous faut croire que demain sera comorien !
La fatalité ne doit plus bercer notre quotidien de son refrain maudit sur le destin de notre pays, qu’on ne pourra jamais rien changer, rien faire évoluer, que les mentalités sont ainsi et il faut s’y faire, s’y plier.
Non! Arrêtons de flageoler notre avenir, arrêtons de fournir à ceux qui gouvernes des excuses pour nous maintenir dans l’obscurantisme, arrêtons de répéter les slogans pessimistes qui nous ont allaité de génération en génération tels que « ce pays est foutu, il ne se développera jamais, ce sont tous des voleurs... » vous ne vous rendez pas compte des dégâts causés par ses affres de mots dans nos mentalités.
Alors profitons de ce coup d’éclat des Vripiya pour mettre à jour notre logiciel, que dis-je? Profitons pour changer carrément de logiciel. Rejetons le « tout est impossible » par le « tout est possible. »
Ayons des l’audace, de l’imagination, de la volonté, de la solidarité pour qu’enfin nous puissions déployer nos ailes vers un avenir radieux.
« Wa shindwa ni mna tsi wutsona mwedjé »
Ce slogan m’insuporte. Et pourtant il fait rire nombreux, pire il est chanté avec fierté pour appuyer l’exploit réalisé par David face à Gholiath. Moi, Je ne l’accepte pas et on ne doit pas l’accepter. D’abord par ce qu’il ne reflète pas la réalité. Si les Coelacanthes ont battu des plus forts qu’eux, c’est parce qu’ils étaient plus forts.
Nos joueurs sont plus forts de leurs entraînements, de leurs expériences multiples dans leurs clubs qui se trouvent dans des pays éclairés « walona mwedjé ». Sans cela on continuerait à nous prendre des raclés. Alors non!
On ne doit pas accepter qu’en 2021 nos dirigeants n’arrivent pas à offrir à un petit pays d’un million d’habitants de l’énergie électrique à plein temps! Une énergie qui permettrait justement de permettre un développement régulier dans tous les domaines où nos talents pourraient alors s’exprimer pour faire briller nos îles comme or.
Par Ben Amir Saadi
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