LE PROCES STALINIEN DE MARIE-GEORGES BUFFET Marie-Georges Buffet fait peur. Elle inspire quand même de la pitié. Dans sa lettre datée du 11 ...
Marie-Georges Buffet fait peur. Elle inspire quand même de la pitié. Dans sa lettre datée du 11 décembre 2020, adressée à Emmanuel Macron, elle ressuscite l’autre visage hideux, ignoble, abject et infâme du communisme. Ces procès gigantesques montés comme une pièce de théâtre. Ces accusations honteuses fabriquées de toute pièce. Ces constructions diaboliques, tellement persuasives qu’elles font croire à une vérité. Cette haine et cet acharnement à user d’un arsenal choisi pour salir, détruire, anéantir un adversaire. L’Aveu, le film de Costa-Gavras sorti en 1970, en révèle ces méthodes.
Ce tissu de mensonges qu’elle brode avec talent et professionnalisme contre notre pays et son Président ne saurait convaincre. Elle mélange tout et globalise tout. Elle piétine tout et rejette tout, comme le font ceux qui ignorent tout. Parce que cette députée française, ancienne ministre, ancienne Secrétaire générale du Parti communiste français, ne connaît ni notre pays ni ses institutions. Elle s’est laissé manipuler, comme l’a été son collègue communiste, le Sénateur Fabien Gay qui lui, aussi, a écrit à Emmanuel Macron sur notre pays, il y a quelques mois.
Sa lettre a le mérite de prouver que le réflexe stalinien n’a pas encore quitté certains communistes français. Elle permet de comprendre la chute brutale de leur parti dans l’électorat. Elle explique son rejet dans l’opinion. Elle éclaire l’hémorragie de militants et dirigeants. Le parti de Waldeck Rochet, de Maurice Thorez, de Jacques Duclos et de Georges Marchais est passé de 30% à moins de 2%. Il a perdu ses bastions les plus symboliques. Ce qu’on a appelé la ceinture rouge autour de Paris a changé de couleur. Sa voix est inaudible dans le paysage politique. Son attraction a disparu dans les quartiers. Il ne fait plus rêver. Il ne lui reste que l’Internationale, l’hymne communiste, quelques élus, quelques caciques. Et la nostalgie d’une gloire passée.
Certains courent derrière le temps perdu. D’autres, pour se maintenir, sont contraints d’épouser des causes flasques qu’ils ignorent. Comme Marie-Georges Buffet qui flirte avec un électorat franco-comorien, hostile au Président Azali Assoumani.
La députée communiste a pourtant raison lorsqu’elle dit à Emmanuel Macron que « le destin de l’Archipel est étroitement lié à celui de la France ». Mais, quand elle ajoute « qu’au regard de la gravité des atteintes aux droits fondamentaux qui y sont constatés, il nous incombe d’accompagner le pays dans la voie d’une sortie de crise », elle accompagne l’opposition comorienne dans la déstabilisation de notre pays. Elle prône un changement de régime et s’y engage. Elle sollicite l’appui du pouvoir français pour porter atteinte à l’ordre constitutionnel comorien. Elle oublie que quelle que soit notre proximité avec la France, notre pays n’est pas un prolongement du territoire français et que son mandat ne couvre pas notre pays.
On peut l’accuser d’ingérence grave dans les affaires intérieures de notre pays. Mais, elle invoquera le droit de protéger, de porter secours à population en danger. Elle se dira humaniste et internationaliste. Donc, autorisée à mépriser des dirigeants politiques étrangers, à porter atteinte à leur dignité, à insulter leur conscience, à juger leur gouvernance, à infantiliser leur action. Apparemment, les communistes français enfourchent des comportements colonialistes qu’ils dénonçaient naguère. Un vrai recul démocratique. Une perte de repères.
Notre pays n’est pas une dictature. Son pouvoir n’est pas autoritaire. Il n’y a pas ici de prisonniers politiques. Le délit d’opinion n’existe pas. Personne n’a été contraint à l’exil. Des personnalités qui ont perdu le pouvoir ont préféré venir vivre en France parce qu’ils sont aussi français. Certains ont fui nuitamment parce qu’ils sont compromis dans des actes délictueux. D’autres se reprochent de quelque chose.
Des opposants sont restés. Ils sont actifs. Souvent violents et virulents. Ils s’expriment même dans les media d’Etat. Ils n’organisent pas de manifestations publiques parce qu’ils n’ont pas assez de troupes. Ils voyagent à l’étranger, reviennent et ne sont pas inquiétés. Il existe une presse d’opposition. L’internet n’a jamais été coupé par le pouvoir.
Marie-Georges Buffet voudra bien accepter que la liberté est normative. Si elle devait être permissive, l’Etat n’existerait pas, le vivre-ensemble non plus. Un gouvernement fait respecter la loi, maintient l’ordre, impose la paix et la stabilité.
Le Président Emmanuel Macron n’a pas besoin de Marie-Georges Buffet pour connaître la situation dans notre pays. Mais, en vérité, la députée ne cherchait pas à convaincre le Président français. Elle voulait satisfaire une clientèle politique qui, elle, cherche à faire le « buzz » et impressionner les comoriens.
L’opposition comorienne n’a pas à l’étranger des fréquentations crédibles. Tous les soutiens ne se valent pas. A fréquenter les extrêmes de droite comme de gauche, elle se dissout dans l’incompréhension et aura toujours du mal à se faire une identité, à se donner une crédibilité.
Ambassadeur Ahamada HAMADI
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